P'titedollz
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Rechercher Derniers commentairesmais c'est horrible! tu te rends compte de ce que tu as fait! tout ça c'est du travail, du temps, des idées et
Par Maalune, le 26.07.2013
franchement c'est une amie à moi qui a écrit ce roman, tu es pathétiques, je vais t'acheter une corde, et je p
Par EtoileDeCoccinelle, le 21.07.2013
petitedollz t'est vraiment qu'une ******! en plus je connais la vrai auteur personellement ainsi que tout les
Par Anonyme, le 16.05.2013
pour reprendre les paroles de neradja. "si un jour elle souhaite publier desormais elle ne pourra plus !", il
Par LectriceDeLaVraieA, le 24.03.2013
lalala elle a copié quelqu'un sur ohmydollz c'est du plagiat! elle n'a pas d'imagination
Par Anonyme, le 24.03.2013
Date de création : 17.02.2012
Dernière mise à jour :
16.05.2012
17 articles
Elle n'en était pas vraiment sûre.
Elle croisa le regard d'Armand tout aussi abasourdi qu'elle. Le jeune homme secoua la tête comme pour effacer les paroles de Nathan.
-Il y a forcément une explication logique. Ils ont dut aller se promener ou quelquechose comme ça, avança-t-il.
-Se promener ? s'écria Nathan, mais où ? Nous sommes EN-FER-ME ! Non ! C'est juste l'autre crétin qui a voulut se venger ! On aurait dut en faire de la charpie quand l'occasion s'était présenté au lieu de se contenter de le laisser en vie !
-Si c'est aussi impossible que cela de sortir, comment expliques-tu le fait qu'ils ne se trouvent nulle part ici ? objecta Nélia.
Nathan baissa la tête puis s'assit lourdement sur le lit à côté de Nélia. Il poussa un long soupir.
-Tu dois avoir raison Armand. Ils ont dut aller se promener. Nous avons cas les attendre ici.
Nélia acquiesca, pressée de se recoucher mais au moment où les garçons s'apprêtaient à sortir une jeune fille fit son apparition. Elle avait les cheveux mi-longs, noir et lisses, tranchés par une mêche violette. Sa peau était couleur de porcelaine ce qui faisait ressortir ses yeux d'une couleur étrange : violets. Nélia pensa avec amusement que la mêche devait être la pour être assortie aux yeux puis elle se rappella toutes les histoires des martiens aux yeux violets et elle frissonna. Elle reporta son attention sur la mystérieuse jeune fille qui ne leur avait toujours pas décroché un mot et qui braquait sur eux un regard polaire. La jeune fille subissait une nette influence gothique surtout du côté des vêtements. Elle portait une robe courte en soie bordeau avec de la dentelle et des rubans noirs à divers endroit. Le corset était décoré d'une sorte de tule et était fermé par des lacets noirs. Des collants à résilles noirs et des bottes gothiques venaient compléter le tout. Nélia chercha des yeux un quelconque bijou mais elle ne trouva qu'un collier à ras le cou noir incrusté d'une pierre qu'elle ne parvenait pas à distinguer du fait d'un foulard noir qui le masquait. Elle en déduit que la jeune fille ne s'habillait comme ça que pour se donner un genre.
-Qui es-tu ? demanda soudain Armand en plissant ses yeux argents.
-La jeune fille posa son regard étrange sur lui, elle pencha la tête sur le côté et eut un mince sourire.
-Katrina, une...servante. T'es trop mignon pour être un terrien tu ne serait pas un elfe par hasard ? surssura-telle en lui tournant autour comme un chat.
Armand rougit légèrement.
-Euh...Il parait, oui.
-Il parait ?
Elle s'arrêta à deux centimètres de son visage.
-Moi j'en suis sûre, murmura-t-elle.
Nélia serra les dents. D'où sortait cette fille totalement canon, qui portait des robes ultra-courte et qui se prenait pour miss-dracula ? Et de quel droit elle tournait autour d'Armand ?
La miss-dracula en question tourna brusquement la tête vers Nélia.
-Tiens...C'est étrange...Je sens comme des ondes négatives. Quelquechose te contrarie peut-être ? Veux-tu une tasse de thé ? Ca t'apaisera sûrement.
Nélia eut un mouvement de recul et de dégout. Même le visage de la jeune fille était parfait. Killian choisit ce moment précis pour faire irruption dans la pièce, Mégara sur ses talons.
-Athanaé et Alexandre ne sont...Whaou ! D'où elle sort celle là ? s'interrompit Killian en dévisageant avec un interêt évident Katrina.
-C'est la question que nous nous posions tous, grinça Nélia en lançant un regard noir à l'inconnue.
Katrina eut un petit rire moqueur. Elle repoussa ses cheveux en arrière et s'assit nonchalement sur le lit de Nélia qui se leva d'un seul coup. Après lui avoir adressé un ulltime regard méprisant, elle s'expliqua.
-Je suis ici pour vous prévenir que mon maître à enlevé deux de vos amis...
-Merci, on était au courant, gromela Nathan, et c'est pas deux de nos amis mais une seule, l'autre est un imbécile qui ne sert a rien on peut le laisser au pseudo-dark vador si ça lui chante.
-Nathan ! s'indigna Mégara.
-Bon quand vous aurez fini votre petite scène de ménage je pourrait reprendre, siffla Katrina.
-Oui va-y, l'encouragea Armand en évitant de regarder Nélia qui lui lançait des coups d'oeil furieux.
-Donc ces deux personnes se trouvent dans une petite chambre...
-ENSEMBLES ? hurla Nathan.
-Bah oui, le maître n'allait pas leur réserver une chambre chacun. Et si tu pouvais arrêter de m'interrompre ce serait bien.
-Mais il va la tuer ! Ce mec est complétement malade !
-Nathan, calmes-toi s'il-te-plait, lui intima Mégara, Athanaé ne court aucun danger, Alexandre doit être aussi effrayé qu'elle, alors crois-moi, il n'y a aucune chance pour qu'il la touche. Reprends Katrina.
-Je disais donc, reprit la jeune gothique agaçée, que cette chambre je la connais et je pourrait vous y conduire pour libérer vos amis. Ca vous tente ?
Nélia observa la jeune fille en tentant de déceler une trace de mensonge. Armand et Killian échangèrent un regard pleins de sous-entendus. Ils n'en croyaient pas un mot.
-Qu'est-ce qui peut nous prouver que tu as raison ? interrogea Mégara.
Les autres aprouvèrent sa question.
-Ca ! fit Katrina d'un air trihomphant en sortant une sorte de mouche de sa poche. C'est une mouch'oeil, expliqua-t-elle devant leur regards interdits, une sorte de mini-camera quoi. Il y en avait dans votre chambre, je les ai neutralisées avant de venir vous trouver. Celle que j'ai dans les mains en est une qui se trouvait dans la chambre de vos amis. Elle à enregistré une partie de leur arrivée dans la chambre. Regardez !
La jeune fille se leva et posa l'objet sur la table de chevet de Nélia, face au mur. Elle appuya délicatement sur l'abdomen de la mouch'oeil et soudain, un halo de lumière vint se projeter sur le mur. Ebahis, les cinq amis restèrent pétrifiés, les yeux rivés sur la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Deux Ombres se faufilaient dans une petite pièce bleue qui comportait un lit, une armoire et une porte qui devait mener à la salle de bain. Des frises ornaient les murs. Elles représentaient des petits personnages qui bougeaient. Nélia reconnut des nymphes et des dragons mais le reste ne lui disait rien. Sûrement des bestioles étranges inventées. Du moins elle espérait parce-qu'à voir la rangée de dents acérées de certains mieux valaient ne pas les croiser. Elle reporta son attention sur les Ombres et étouffa un cri quand elle vit qu'elles transportaient les corps inconscients d'Alexandre et Athanaé. Avec angoisse elle les regarda balançer nonchalament leurs fardeaux sur le lit et disparaître par la porte par laquelle elles étaient entrées. Le bruit caractéristique d'une clé qu'on tourne dans la serrure résonna puis le silence se fit. Avec un sourire satisfait, Katrina éteignit la mouch'oeil.
-C'est bon ? Vous me croyez maintenant ?
Nélia hocha lentement la tête les yeux dans le vague.
-Je veux bien te croire mais est-ce-qu'on peut vraiment te faire confiance ? questionna-t-elle. Je veux dire...Comment être sûrs que ce n'est pas un piège ? Tu débarques comme ça et puis tu nous balance que tu veux nous aider à retrouver nos amis. Je trouve ça très louche. Que veux-tu réellement ?
Katrina pencha la tête sur le côté et darda son regard violet sur Nélia.
-Rien. Juste vous aider. Mon maître est très cruel et je veux aussi lui échapper.
-Dans ce cas pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? objecta Armand.
-J'ai moi aussi quelqu'un à délivrer, or je ne peut pas le faire sans vous car je suis une chagile.
-Une quoi ?
-Chagile. C'est vrai que vous venez de la Terre, ricanna-t-elle avec un air méprisant. Les chagiles ce sont des femmes qui peuvent se transfor.mer en n'importe quel félin existant. Elles ont toutes les cheveux noir et les yeux violets. Quand elles se métamorphoses leurs yeux restent violets ce qui fait que l'on peut les reconnaître très facilement. Ce sont des combattantes hors-pair. Il est quasiment impossible de tuer une chagile tant elles sont habiles au combat. Leur peuple se compose de 100 femelles et 1 mâle le Chagal, le chef. Lui est le seul et unique membre masculin de la tribu, il a les yeux dorés. Les chagiles grandissent jusqu'à entre 20 et 30 ans. Elles restent éternellement jeunes et quand elles meurent, elles se réincarnent dans une autre personne, femme pour les chagiles, homme pour le Chagal. Leur léger défaut est qu'elles n'ont aucuns pouvoirs, elles ne font pas de magie. Or, pour atteindre la chambre où se trouve enfermer une de mes amies il faut pas mal de magie, les armes ne suffisent pas. Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai fait appel à vous ?
Nélia ne répondit pas, trop occupée de tenter de mettre le doigt sur ce qui clochait dans les explications de la jeune fille. Elle secoua la tête pour se débarrasser de cette impression et se tourna vers Katrina.
-Ok, on te suis.
La chagile ne la regardait pas, elle attendait la réponse d'Armand qui de toute évidence était le seul à lui avoir témoigné un peu de sympathie. Il haussa les épaules jetant un regard vers Nélia pour lui indiquer que ce n'était pas à lui de décider. A contre-coeur, Katrina se tourna vers la jeune fille qui lui fit un signe approbateur.
-C'est bon.
Azrill hocha la tête d'un air approbateur.
-Bon quel est le plan ? questionna Lise.
-De toute évidence vous avez été repéré, vous devez vous mettre à l'abri.
-Et où, Einstein ? Elsa est interdite de séjour sur Atlantide, par ta faute, et c'est le lieu sur lequel nous serons le plus en sûreté, objecta Pierre.
-Personne ne peut plus aller et venir librement sur Atlantide actuellement. Les Ombres contrôlent tout. Ils ne laissent entrer et sortir personne sans qu'ils aient une bonne raison. Tu n'as pas tout à fait tort en disant qu'Atlantide est plus sûre que la Terre mais tu n'as pas tout à fait raison non plus...Je pense que le mieux est de réfléchir calmement à la situation et...
-Ecoutes, le coupa Elsa d'une voix sèche, tu peux penser ce que tu veux mais moi je doit veiller sur Nélia. Or il se trouve qu'elle à été emmenée sur Atlantide. Je vais donc sur Atlantide.
Cette déclaration jeta un froid sur l'assemblée.
-Qui m'aime, me suive, ajouta-t-elle en faisant mine de sortir du manteau.
Lise la rejoignit, elle n'avait plus rien à perdre, tous ceux qui lui étaient chers se trouvaient à ses côtés ou sur Atlantide. Nicolas et Pierre se regardèrent, puis avançèrent également dans leur direction. Ils allaient sortir quand Azrill les interpella.
-Attendez ! J'ai une proposition à vous faire...
*****
-Nélia ! Réveilles-toi !
La jeune fille grogna mais le cri affolé de Nathan la poussa à ouvrir les yeux. Elle rencontra le regard turquoise de son ami. Il avait vraiment l'air affolé. Au prix d'un effort colossal, Nélia se redressa sur un coude.
-Qu'est-ce-qu'il se passe encore ?
Nathan secoua neveusement la tête, envoyant valser ses mèches brunes sur le côté.
-Athanaé a disparu ! Je l'ai cherchée partout en vain.
-Quoi ?
Nélia avait crié.
-Et Alexandre aussi, annonca Armand en les rejoignant, j'ai fouillé chacunes des pièces il ne se trouve nulle part.
-Quoi ?
Cette fois c'était Nathan qui avait crié.
-Je suis certain que c'est cet enfoiré qui s'en ai pris à elle, rugit Nathan, si je le trouve, je le massacre.
Nélia ouvrit des yeux ronds. C'était bien Nathan qui avait parlé, là ? Celui qui d'habitude avait un language irréprochable, qui réfléchissait toujours avant d'agir et qui évitait le plus possible de se battre ? La sagesse incarnée de la bande ?
Le fait que Azrill ait prouvé sa loyauté ne faisait pas oublier à Elsa qui il était vraiment. Elle doutait fort qu'il soit devenu honnête et comptait bien le prouver dès que l'occasion se présenterait. En attendant elle se contentait de la maudire et de le rabaisser le plus souvent possible.
Aussi elle ne s'en priva pas, l'occasion était trop belle.
-C'est très intérressant mais vois-tu nous sommes adultes et pouvons nous défendre seuls. Et dans le cas échéant et bien nous t'aurions contacté afin que tu nous envois des renforts.
Le général ouvrit la bouche, puis la referma. Il se passa une main dans ses cheveux argentés.
-Euh...Oui...Bon alors pourquoi tu appelles ? Pas uniquement pour m'humilier devant tes amis je suppose, fit-il amer.
Elsa eut un sourire mauvais.
-Non pas uniquement...Je veux savoir juste une petite chose mais tu as certainement déjà deviné n'est-ce-pas ?
Le ton doucereux d'Elsa inquièta Azrill, il savait que s'il répondait à côté elle allait l'étriper.
-Ta fille ? Enfin je veux dire la fille de Leilsa et Tibor ? tenta-t-il d'une toute petite voix.
Elsa garda le silence, le général se recroquevilla prêt à encaisser sa colère.
-Gagné ! annonca la jeune femme.
Azrill poussa un imperceptible soupir de soulagement, il se redressa de toute sa hauteur.
-Nous avons trouvé à quel endroit de Londres elle avait disparut mais inutile d'y aller elle ne s'y trouve plus. D'après notre enquête ce sont bien les Ombres qui l'on enlevé, chose plus inquiétante...
-Ca nous le savons déjà, rugit Elsa, viens-en aux nouvelles !
-Du calme, j'y viens, je disais donc chose plus inquiétante elle n'était pas seule...
-Quoi ?
-Il y avait également en sa compagnie Nathan ôl Bourjoi kâ Reyher, Armand ôl Mirhil kâ Berhyl, Athanaé ôl Vanderloo kâ Kiirl, Megara ôl Skiirv kâ Webb et un certain Killian ôl Kaïena kâ Rodriguez, mais pour le dernier jeune homme nous n'avons pas put identifier le vrai père, il semblerait que "Rodriguez" soit le nom de son beau-père. Nous allons enquêter car ce jeune homme est de sang pur, son père est donc un Atlante et il est étrange qu'il ne soit pas recensé.
-Bien et que sais-tu de plus ? le pressa Lise qui de toute évidence se faisait un sang d'encre pour ses protégés.
-Ils ont été emmenés sur Atlantide.
Nicolas hocha lentement la tête.
-Ca ce n'est pas une bonne nouvelle...
Les épaules d'Elsa s'affaissèrent. Elle avait été bannie d'Atlantide. Elle ne pourrait pas venir en aide à Nélia. Soudain les yeux de Azrill se plissèrent :
-Elsa, chuchota-t-il, isole notre conversation.
-Hein ?
-Fais ce que je te dis !
Avec un regard soupçonneux, la jeune femme obeit. Un manteau de magie rose enveloppa l'écran de lumière et les quatre adultes.
-Que se passe-t-il ?
-Il y a des mouch'oeil dans les environs.
-Je m'en occupe.
Nicolas sortit du manteau qui isolait la conversation et ouvrit discrètement la paume de sa main. Une gerbe de flamme en jaillit et sous for.me de boule de feu, brula tout un troupeau de mouches. Une odeur de fils brulé flotta un instant. Nicolas se pencha pour ramasser une des bestioles et fixa longuement ses yeux. Depuis combien de temps les mouch'oeil étaient là ? Depuis combien de temps filmaient-elles la scène à l'aide de leur horribles yeux qui étaient en fait de minis caméras ? Et surtout, qui les observait de l'autre côté de l'écran ? Sur ce dernier point Nicolas était quasiment sûr de la réponse. Il lâcha la mouche en frissonnant. Ce qui le terrifiait le plus c'est qu'il ne connaissait pas son ennemi. Le fait de ne pas savoir qui les épiait le rendait nerveux car il ne pouvait pas entreprendre un plan pour le piéger. Il détestait cela. Il scruta un instant les ténèbres et revint dans la douce chaleur du manteau.
Il avait l'air complètement affolé. Elsa se retint pour ne pas raccrocher directement tellement la situation était génante. Elle jeta un regard en coin à Nicolas qui tremblait de rage à côté. Derrière elle, Lise et Pierre se retenaient pour ne pas éclater de rire devant la tête du général.
-NOUS sommes où, rectifia-t-elle, je ne suis pas seule je te rappelle.
-Je...Je sais...Mais...Mais tu ne répondais pas alors...J'ai imaginé le pire, bégaya Azrill.
Elsa poussa un profond soupir. Elle détestait quand Azrill tentait de la protéger comme il le faisait autrefois. Le général ne semblait pas avoir compris ou faisait exprès de ne pas comprendre que désormais elle volait de ses propres ailes et qu'elle n'était plus la naïve jeune fille qui était tombée sous son charme quelques années plus tôt. Si Nicolas n'était pas entré dans sa vie dieu seul sait ce qu'elle serait devenue. Elle serait sûrement encore sous son emprise et lui obéirait toujours au doigt et à l'oeil. Elle serait restée sa complice involontaire, son alibi pour masquer ses manigances, son jouet. Nicolas lui avait ouvert les yeux, non sans mal, mais il y était arrivé et elle lui en était extrêmement reconnaissante. Il l'avait aidé à s'enfuir de chez Azrill, il l'avait soutenue jusqu'au bout de leur périple, malgré la haine qu'elle lui portait. Car elle le détestait, mieux, elle le haïssait. Il lui avait détruit ce en quoi elle avait le plus confiance. Son amour. Elle ne voulait pas croire ce que Nicolas lui avait révélé. Elle aurait préféré rester sur son petit nuage d'amour. Même aussi erroné qu'il soit.
Puis elle avait enfin accepté la vérité et son amour pour Azrill s'était mué en une haine terrible envers les garçons. Nicolas en avait fait les frais mais il ne l'avait jamais laissée tomber. Un jour, alors qu'il admiraient un soleil couchant Nicolas l'avait embrassé. Elle l'avait laissé faire, juste pour voir ce que ça lui faisait. Et elle avait enfin accepté d'écouter ce que lui hurlait son coeur depuis le début. Elle l'aimais vraiment, plus que n'importe quel autre garçon. Ses yeux émeraude, son sourire d'ange et sa gentillesse avaient achevé de la convaincre sur ses sentiments.
Azrill était entré dans une rage folle en apprenant la nouvelle. Pour se venger il avait fait en sorte qu'elle soit destituée de ses fonctions de lieutenant et qu'elle soit bannie sur Terre. Sa meilleure amie, Leilsa, avait tout fait pour lui éviter l'humiliation public et lui avait donné la mission de repérer les enfants terriens qui possédaient des dons magiques.
Nicolas l'avait suivie sur Terre, malgré les coups tordus du général pour l'en empêcher. Au bout d'un mois de vie sur Terre, Azrill les avaient recontactés pour leur dire que Atlantide avait sombré dans le chao et que Leilsa et Tibor avaient disparuent. Il n'avait plus l'air de vouloir se venger et la situation était bien trop grave pour ce genre de "broutilles". Il leur signala que Leilsa avait laissé un mot à l'intention de Elsa. Dans ce mot elle lui demandait de s'occuper de Nélia et de rester sur Terre le temps que les choses se tassent. Elle la priait également de ne pas révéler ses origines magiques au bébé. Comme les choses ne s'étaient jamais arrangées Nélia avait grandit sur Terre. Azrill, quant à lui, avait fini par prouver sa loyauté envers ses dirigeants en entrant dans les Services Secrets d'Elifedia, qui avaient pour but de surveiller de près les actions du nouveau dirigeant qui s'était non seulement proclamé maître d'Elifedia, mais également de tous les Royaumes voisins. En l'espace d'un an, tout Atlantide était à ses pieds.
-Oui, mon Seigneur, envoyez leur Katrina, elle les aidera à sortir en passant pas les endroits les plus dangereux du Palais. Et une fois qu'ils seront sortis, elle en fera ce qu'elle veut.
-Pas mal, que pensez-vous de rajouter une ou deux épreuves dans le jeu ?
-C'est à dire ?
-Par ex emple une de leur amie à sauver...
-A qui pensez-vous ?
-A elle, sourit l'Ombre en zoomant sur le visage d'une jeune filles endormie.
-Mais...Vous...Mon Seigneur, vous savez de qui il s'agit ?
-Malheureusement oui, grinça l'Ombre, c'est pourquoi je ne veux pas lui faire de mal.
-Bien...Qu'il en soit ainsi.
Dans les ténèbres de la pièce, personne ne vit une silhouette atterir souplement sur le sol, puis se glisser silencieusement jusqu'à la porte restée entrouverte. Un rayon de lune l'éclaira une dernière fois avant qu'elle ne disparaisse dans un tourbillon de paillettes turquoises. Son regard sombre flotta un instant de plus dans l'air puis tout redevint calme.
*****
-Bon je pense que nous pouvons nous déclarer officiellement perdus, ragea Elsa en rejetant ses longs cheveux blancs derrière ses épaules.
-Contactons Azrill, proposa Nicolas, il a peut-être reçut des nouvelles.
La jeune femmme le regarda un instant, pesant le pour et le contre. Appeller une nouvelle fois l'autre incapable ne l'enchantait guère mais elle n'avait pas le choix : la survie de celle qu'elle considérait comme sa fille en dépendait. Elle caressa distraitement sa bague en argent puis finit par appuyer sur la tourmaline rose qui l'ornait.
Un écran de lumière légèrement rosé apparut.
-Général Azrill ôl Dohre, exigea-t-elle.
Pendant que la communication s'établissait Elsa arrangea ses cheveux, se redressa et plaqua un regard d'acier sur son visage.
-Tu es absolument impressionante quand tu fais ça, lui souffla Nicolas au creux de l'oreille.
Elsa esquissa un sourire crispé.
-Elsa ! Tu es où ? hurla le général l'air complétement affolé.
-Bien. Je deteste le moyen que nous allons prendre pour nous déplacer mais nous n'avons pas le choix. Il faut retrouver Nélia. Sa vie est importante pour trop de gens.
Elle leva ses mains illuminées de rose devant elle.
-Attendons les Bourjoi, c'est plus prudent, fit sagement Nicolas.
-D'accord, mais si dans dix minutes ils ne sont pas arrivés, nous partons sans eux.
A peine eut-elle finit sa phrase qu'un ours et une biche translucides apparurent dans le salon. Ils avaient les yeux rouge sang et lévitaient légèrement au-dessus du parquet. L'ours explosa dans un tourbillon de paillettes vertes, laissant place à la silhouette trapue de Pierre. La biche vacilla un instant, puis elle explosa à son tour. Lise apparut, encore auréolée de poussière, orangée, cette fois.
Malgré son inquiètude, Elsa sourit.
-Je vois que vous avez eut la même idée quemoi. Rien de mieux que les Vampires pour se déplacer.
-J'imagine qu'on va utiliser la même méthode pour se téléporter à Londres, grimaça Lise.
Nicolas acquieça, un sourire en coin.
-Oui, ce n'est pas très agréable mais bon c'est pratique. Pensez à nos enfants, ils ont besoin de nous.
Les quatres adultes dégagèrent une partie de leur cou. Ils levèrent les mains et invoquèrent en silence les étranges créatures. Un cygne apparut près d'Elsa tandis qu'un magnifique tigre du Bengale s'approchait de Nicolas. L'ours et la biche étaient déjà aux côtés de Pierre et Lise. Les yeux des animaux quasi-transparents s'illuminèrent, aspirant deux filets de sang du cou de leurs invocateurs. Une fois qu'ils eurent fini de leurs pomper le sang, les animaux aux yeux rougeoyants fusionnèrent avec eux et ensembles ils disparurent.
*****
Nélia cligna ses paupières, sans pour autant ouvrir les yeux. Elle mit un trés long moment à se remémorer les évènements qui s'étaient déroulés avant qu'elle perde connaissance. Elle était allongée sur quelque chose de mou qui respirait. Qui respirait? Nélia se releva d'un coup en prenant conscience qu'elle était littéralement avachie sur Armand. Elle faillit assommer Killian qui s'était penché au-dessus d'elle.
-Ca va pas non ? grogna-t-il, je voulais simplement vérifier si tu était toujours dans les choux. C'est pas une raison pour me démolir la machoire.
-Escuses-moi, je ne t'avais pas vu. Ca va?
-Ouais, je ne sais pas par quel miracle mais je n'ai plus un seul bleu. Mise à part celui-là, ronchonna-t-il en se frottant le menton.
-Armand avait parlé d'un sort pour guérir les blessures. Tu crois que quelqu'un s'en est servit sur toi ?
-Oui. Ca voudrait dire que nous sommes sur Atlantide. Regardes, Armand non plus n'a plus rien.
Nélia se tourna vers le jeune homme. Mise à part une grosse tâche de sang séché sur son tee-shirt, plus rien ne laissait voir qu'il s'était pris un couteau en pleine épaule. Elle toucha délicatement l'endroit ou il aurait dût y avoir une blessure.
-C'est vraiment dingue, souffla la jeune fille.
-Ouais, c'est de la magie quoi.
-Tu as été faire un tour dehors ?
-Ouais, vite fait. C'est une sorte de suite. On se croirait à Versailles.
Nélia regarda autour d'elle. Ils étaient tous entassés les uns sur les autres dans un lit à baldaquins qui devait faire trois fois la taille de son propre lit. Les rideaux qui entouraient le lit étaient clos mais une raie de lumière filtrait à travers. Nélia écarta les rideaux pourpre et se laissa glisser sur la moquette épaisse. La pièce était immense. Nélia supposa que c'était la chambre à coucher puisqu'elle ne comportait que des lits tous aussi grands les uns que les autres. Elle avança souplement. La tapisserie était blanche avec des arabesques dorées. Le plafond se trouvait à plus de 5 mètres de haut et était décoré de tableaux, de sculptures et autres. Il y avait même des pierres précieuse que Nélia ne put nommer. Elle ouvrit une porte et tomba sur une salle de bain. La baignoire devait faire la taille d'une piscine et plein de produit de beauté étaient entreposés sur les bords. Une moquette bleue recouvrait la totalité de la pièce et les murs était en verre. Nélia se demanda par quel miracle d'un coté du mur il y avait du verre ou l'on voyait à travers et de l'autre un mur opaque. Elle haussa les épaules. Après tout ce qu'elle avait vécut elle était prête à croire n'importe quoi. Elle referma la porte et en ouvrit une autre ou elle tomba sur une sorte de petit salon emplit de canapés qui avaient l'air tous aussi confortables le uns que les autres. Il y avait une cheminée décorée avec des êtres fantastiques. On pouvait reconnaître des nymphes, des lutins, des elfes mais aussi des dragons ou des licornes. Ils paraissaient être en mouvement et Nélia avait l'étrange impression qu'ils la regardaient. Elle frissonna et reporta son attention sur la pièce. Quelque chose clochait mais elle n'arrivait pas à trouver quoi. Intriguée, elle sortit du salon et ouvrit une autre porte.
Elle erra ainsi pendant près d'une demi-heure, revenant à chaque fois sur ses pas pour ouvrir une autre porte. Elle conclut que toute les pièces menaient à la chambre et trouva cela étrange et totalement illogique. Quelle personne au monde avait sa chambre pour pièce centrale ?
La jeune fille jeta un nouveau regard circulaire avec toujours la même impression étrange que quelque chose n'allait pas. Ou manquait. Elle leva les yeux vers un immense lustre fait tout en verre ou en cristal, enfin du moins en quelque chose de très transparent et de très beau. Soudian elle sentit sa gorge se serrer.
-Il n'y a pas de fenêtres, murmura-t-elle.
-Qu'est-ce que tu dis ? interrogea Killian qui venait de sortir du lit.
-Quelque soit la pièce visitée, je n'ai vu de fenêtre nulle part. Il n'y a que des grands lustres qui reproduisent une lumière tellement naturelle qu'on croirait que c'est le soleil.
Killian acquieça.
-Une prison dorée, souffla Killian, on est piégés, Nélia. J'ai regardé de partout il n'y a aucunes issues, aucunes portes cachées, les murs se refor ment direct après une attaque magique.
La jeune filles déglutit avec difficulté. Qu'allaient-il devenir ?
-Au moins on est ensemble, chuchota-t-elle pour se donner du courage.
Killian hocha la tête.
-Viens, dit-il en la prenant par la main, je dois te montrer quelque chose.
Il la conduisit dans la salle à manger. Une grande table en bois sculpté trônait au centre de la pièce. Les murs étaient ornés de tableaux et de décorations de toutes sortes. Le jeune homme l'entraîna près d'un tableau qui semblait avoir traversé les âges. Il y avaient trois personnes aux cheveux blancs dessus, mais tous étaient jeunes, surtout le bébé aux grands yeux de cristal. Nélia en déduit qu'ils appartenaient à une famille noble car tous portait une couronne. Un homme au visage magnifique serrait dans ses bras le bébé. Il portait une armure dorée et arborait un grand sourire. La femme avait une robe pourpre à volant et était aussi trés belle, elle avait un diadème qui lui cernait le front. Son visage frappa Nélia, il était à la fois beau et mélancolique. Le bébé, lui, se contentait de rire au éclats.
-Ben dis donc...
-Regardes, fit Killian en lui désignant une plaque de cuivre qui était positionnée au-dessous du tableau.
Nélia se pencha pour lire l'insci.ption écrit en lettres d'or et poussa un cri.
Roi Tibor ôl Standor kâ Ramida, Reine Leilsa ôl Standor et le princesse Nélia ôl Standor kâ Ramida.
La jeune fille resta un long moment bouche bée, son regard passant du tableau à la plaque.
-Oh, bon sang, gémit-elle en s'effondrant au sol.
Killian s'accroupit près d'elle.
-T'inquiètes, ça va aller.
Nélia secoua la tête en répétant :
-C'est pas possible, c'est pas possible...
Il lui caressa doucement les cheveux.
-Je ne sais pas ce qu'il se passe, ni ce qu'est vraiment Atlantide, ni qui sont ces gens, ni pourquoi on nous a enlevé...Mais une chose est sûr : quoiqu'on fasse on est ensemble et on ne doit pas se séparer. Je suis tombé sur ce tableau par hasard et ça m'a tellement choqué que je voulais être sûr de ne pas avoir rêvé.
-Ben maintenant t'es fixé, fit une voix derrière son dos.
Ils sursautèrent. Athanaé sourit.
-Trop la classe le tableau. T'imagine Nélia? T'es peut-être une princesse, ma p'tite.
-Je ne suis pas sûre d'en avoir envie...
-Oh la la la, bon viens là toi t'as besoin d'être réconfortée, fit la jeune fille blonde en écartant les bras.
Nélia ne se fit pas prier et se laissa aller dans les bras de son amie. Killian les regarda en souriant.
-Bon qu'est-ce que t'as a nous regarder comme ça? aboya Athanaé.
-Rien je me demandais quelles têtes auraient vos enfants plus tard, répondit insolement le jeune homme.
Il se pris une baffe et un coup de pied en rigolant.
-Bon, on retourne voir les autres? couina Nélia en reniflant.
Les trois amis se mirent en route vers la chambre. Nélia écarta les rideaux du lit et secoua doucement Mégara. Athanaé fit de même avec Nathan, qui fut ravi de la trouver penchée au-dessus de lui à son réveil. Armand n'était plus là.
-Il a dut partir à notre recherche pendant qu'on était dans la salle à manger, suggéra Killian.
-Ecoutez ! s'écria Athanaé.
Des bribes de voix leurs parvenaient depuis la pièce d'à côté. Ils se glissèrent sur la pointe des pieds vers le salon. Killian entrebailla la porte avant de l'ouvrir en grand d'un coup de pied. Près du canapé, Armand maintenait fermement quelqu'un plaqué au mur. Le quelqu'un en question poussait des gémissements pitoyables.
-Où sommes-nous? gronda Armand.
-Mais je ne sais pas, je te l'ai déjà dis, couina une voix qui fit se glacer le sang de Nélia, je te jure que je n'ai rien fait.
Killian écarquilla ses grands yeux verts en découvrant la personne que tenait Armand.
-Mais qu'est-ce qu'il fous ici, lui?
Nélia fixa le jeune homme aux cheveux et aux yeux noirs avec une folle envie de commettre un meurtre. Alexandre. Encore. Elle s'approcha lentement de lui les yeux flamboyants de colère. Tel un chat qui regarde une proie particulièrement appétissante elle lui fit un sourire carnassier que Alexandre interprêta mal. Il se détendit un peu en se disant qu'au moins cette fille ne le laisserait pas mourir étranglé par un psycopathe aux cheveux de neige. Aussi, fut-il très deçut quand il se prit une claque magistrale, ponctuée d'un "crétin". Armand sourit et le lâcha comme une chaussette sale. Il se tourna vers ses amis.
-Bon, lui, il ne sait rien, conclut-il en s'époussetant.
-Non mais attends, on ne va pas le laisser s'en tirer comme ça, s'énerva Nathan.
-Non, mais ce n'est pas le moment de régler nos comptes. Et puis la vengeance ne sert à rien, fit sagement Armand, on va l'enfermer dans cette pièce comme ça il nous fichera la paix et ça nous laissera le temps de réfléchir à un plan pour se sortir de ce pétrin.
-Bon, alors on fait quoi maintenant? questionna Athanaé une fois qu'ils eurent fini.
Personne ne sut quoi répondre. Il n'y avait rien à dire. Ils ne savaient même pas s'ils étaient vraiment sur Atlantide. Ils devaient réfléchir à un moyen de s'enfuir de ce lieu. Mais comment? Ils s'installèrent dans les confortables fauteuils de l'immense chambre et attendirent. Mais quoi? L'arrivé de quelqu'un? Un phénomène surnaturel? Même cela, ils ne le savaient pas.
Au bout d'une demi-heure, un grondement sourd résonna dans la pièce, les faisant sursauter. Mégara haussa les épaules.
-J'ai faim, c'est normal.
A peine eut-elle prononcé ces mots que des tonnes d'aliments se déposèrent sur la table basse qui les séparaient. Personne ne bougea, trop abasourdis pour parler. Killian fronça les sourcils.
-J'ai soif, fit-il.
Aussitôt, trois carafes remplies d'eau s'installèrent sur la table. Le visage du jeune homme s'éclaira.
-Je veux des fleurs,continua-t-il.
Docilement, apparurent de part et d'autre de la salle de magnifiques bouquets de fleurs multicolores.
-Ce n'est pas des fleurs communes, remarqua Nélia en se levant pour admirer de plus près un bouquet.
Elle caressa délicatement les pétales d'une fleur violette, qui brillait d'un éclat surnaturel. Elle fut surprise de constater que la fleur en question était extrêmement dure.
-Ce sont des fleurs qui poussent dans la vallée des Lumières, en fait ce sont des pierres précieuses. On raconte que les nuits de pleine lune elles chantent et que c'est absolument magnifique.
Nélia se tourna vers Armand.
-Tu sais tout cela grâce aux infos de ta mère?
-Oui.
-Et est-ce que par hasard elle t'as donné les plans d'Atlantide?
Le garçon secoua négativement la tête.
-Mais elle connaissait ce palais. Apparement ce serait la demeure où habitaient le roi et la reine d'Elifédia. La suite des infos et plus floue. J'en ai déduit qu'il se passe des choses assez anormales ici et que c'est dut aux Ombres.
Nélia hocha lentement la tête et se tourna vers Killian qui continuait d'invoquer toutes sortes d'objets.
-Killian?
Le jeune homme releva la tête un grand sourire aux lèvres.
-Bon, le test est concluant, tout ce que l'on demande est accordé.
-Dans ce cas...Je veux sortir de ce trou à rat tout de suite et avec mes amis si possible, merci, réclama Nathan.
Rien ne se passa.
-Euh...S'il-vous-plait?
Un grondement pareil à un coup de tonnerre fit trembler les murs. Le plafond s'ouvrit soudain en deux. Des capes de soies noires tournoyèrent lentement vers le bas, décrivant des cercles de plus en plus étroits autour du petit groupe. Soudain, elles stoppèrent net, lévitant à environ un mètre du sol. Un Ombre qui portait une sorte de couronne en or noir, lévita noblement vers le groupe.
-Bonjour mes chers enfants. Avez-vous passé une agréable nuit? surssura-t-il d'une voix horriblement belle.
Les "chers enfants" s'entreregardèrent. Comment devaient-ils réagirent? Nathan leur fit signe de se taire. Il se redressa de toute sa hauteur et pinça légèrementses lèvres. Il s'inclina respectueusement comme les nobles au XVIIème siècle.
-Bonjour, cher ami. Nous avons effectivement passé une fort agréable nuit. Nous tenions à vous remercier pour votre chaleureux acceuil. Votre vénérable personne aurait-elle assez de coeur pour nous accorder une autre faveur?
Athanaé regarda Nathan avec étonnement.
-Nathan ôl Bourjoi kâ Reyher je présume? Fils de Lise ôl Bourjoi et Pierre ôl Bourjoi kâ Reyher? Enchanté de faire ta connaissance, fit l'homme en tendant une main gantée au garçon.
Nathan frémit lorsque l'Ombre bougea mais serra la main tendue. Il crut que ses os allaient finir réduient en hachis parmentier sous la poigne de fer de l'homme. Il leva les yeux vers le masque de fumée noire. Des yeux d'un bleu profond le transpercèrent, des yeux absolument magnifique malgré une flamme de cruauté qui brillait au fond. Nathan dut faire un énorme effort de volonté pour se détacher de ce regard, la fois fascinant et terrifiant.
-Tes parents sont des gens admirables, malgré nos différents qui font de nous des ennemis. J'admire leur courage de s'opposer ainsi à mes lois.
-Votre Seigneurie connait mes parents? interrogea Nathan en tentant de cacher son étonnement.
-Oui, ainsi que ceux de ces chers elfes, affirma l'Ombre en désignant Nélia et Armand du menton.
-Elfes? couina Nélia.
-Mes parents? souffla Armand.
-Je vois que vous ne connaissez rien de ce monde. Permettez-moi d'être votre guide.
-Ce serait un grand honneur mais nous aurions souhaité prendre congés au plus vite, refusa Nathan, nous ne voudrions pas vous déranger plus longtemps.
-J'insiste, fit l'Ombre d'une voix polaire.
-Moi de même, riposta Nathan, glacial.
-Je vois...Veuillez excuser ce désagrément mais votre séjour va devoir être prolongé.
-Je vous prie de bien vouloir cesser cette mascarade imédiatement. Nous sommes ici à la suite d'une erreur, nous partons.
-Je crois que vous n'avez pas saisi la subtilité de cette rencontre. Vous êtes officiellement prisonniers et en cas de non obéissance je pourrais m'en retourner contre vos proches ou vous-même, grinça l'Ombre en désignant un écran de lumière qu'il venait de faire apparaître.
Sur l'écran, quatre personnes marchaient dans des rues sombres. Nélia tressaillit. Ses parents. Et ceux de Nathan. Que faisaient-ils à Londres?
-Ne t'inquiètes pas jeune elfe. Elsa ôl Kaihre et Nicolas ôl Kaihre kâ Rize ne sont pas tes vrais parents. Ce n'est donc pas une grosse perte s'ils meurent, en revanche, Lise et Pierre sont bien les parents biologiques de Nathan...Mais suivez-moi, vous en serez plus.
-Non.
L'Ombre regarda Nélia, interloqué.
-Non on ne vous suivra pas! hurla la jeune fille, vous n'êtes qu'un psychopathe dégénéré! Vous avez enlevé les parents d'Armand, vous pistez les miens ainsi que ceux de Nathan, vous nous enlevez à notre tour et vous aimeriez qu'on vous suive sans se poser de question, comme si nous faisions une visite touristique? ESPECE DE MALADE!
Les mains de Nélia virèrent au doré. Prudement, ses amis reculèrent sauf Armand dont les poings serrés s'auréolaient d'argenté.
-Tu as le même caractère que ta mère, Leilsa, observa l'Ombre d'une voix calme, et un magnifique chevalier servant à ce que je vois.
Armand serra les dents.
-Où sont mes parents?
L'Ombre le regarda avec un profond mépris.
-Tes parents sont des agents infiltrés des S.S.E. aussi connus sous le nom des Services Secrets d'Elifédia, ils ne m'ont créé que des ennuis et ont tués plus d'un de mes hommes. Leur sort ne m'intéresse pas.
Une lumière argentée fila droit sur l'Ombre qui l'absorba.
-Tu es plus puissant que ton père, remarqua-t-il.
-Il aime bien faire des comparaison entre les deux générations, on dirait, glissa Killian à l'oreille d'Athanaé.
Nathan lui jeta un regard noir. Ce n'était pas le moment de faire ce genre de blague et puis c'était quoi cette façon de se pencher sur la jeune fille? Le jet de magie que Nélia envoya sur l'Ombre mit court à ses réflexions. L'homme absorba à nouveau la magie mais avec un peu plus de difficulté que celle d'Armand.
-Dorée...Sang noble...Bien, les enfants cessez de vous amuser, clama-t-il en tapant dans ses mains comme une maîtresse de maternelle, tant pis pour la visite comme vous n'avez pas été sage vous l'aurez une autre fois.
Il leva les bras et une lueur noire enveloppa les adolescents. Ils se figèrent,paralisés par la magie. L'Ombre leur adressa un petit signe de la main et avec une grâce incomparable, lui et son escorte remontèrent vers le plafond qui se referma derrière eux.
*****
Dès qu'ils eurent disparus, le petit groupe put à nouveau bouger normalement. Sonnés, ils restèrent assis par-terre pendant un long moment. Des coups furieux donnés contre la porte les ramenèrent à la réalité. Alexandre tentait de démolir la porte à l'aide d'une chaise.
-On le libère? questionna Mégara.
-Non, répondit Nélia.
La porte vola en éclats et un jet de magie gris traversa la pièce pour aller détruire toute une partie du mur opposé. Le mur se refor.ma aussitôt, comme l'avait décrit Killian. Six têtes abasourdis se tournèrent vers Alexandre qui regardait ses mains avec admiration. Armand leva une main et la dirigea vers le garçon. La victime tomba face contre terre.
-Il dort, fit platement le jeune homme aux cheveux blancs, et pour longtemps...
-Par pitié, dites-moi que j'ai rêvé, gémit Mégara, dites-moi que cet imbécile n'a pas fait exploser le mur à l'aide de magie.
Nathan secoua la tête.
-Il ne manquait plus que ça...Ca expliquerait sa présence dans ces lieux, les Ombres ont sentient que lui aussi était magique.
-Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Maintenant il est encore plus dangereux qu'avant ! s'affola Athanaé.
-Il ne sera jamais aussi dangereux que les Ombres, fit remarquer Armand.
Killian eut un sourire ironique.
-Mais bien suuuur! Il a juste faillit tous nous tuer, surtout toi, mais à part ça c'est un vrai petit ange! Sérieux Armand réfléchis! Il n'a plus 4 ans ! ce mec est un malade ! Tu veux savoir le nombre de personnes qui ont quittées le lycée par sa faute ?
Armand planta ses yeux argentés dans ceux émeuraude de son ami. Ses mèches lui tombèrent devant les yeux.
-18...
-Comment tu le sais?
-Télépathie...
-Les dons de ta mère ?
-Ouais.
-Cool ! Tu m'apprends ?
-Tu crois franchement que c'est le moment ?
-Bah ouais, comme ça on aura un atout de plus sur les Ombres.
-A mon avis, c'est un don qu'ils possèdent déjà, intervint Nélia.
-Donc avons donc un désavantage par rapport à eux, riposta Killian.
-Bon, ok, je t'apprends, soupira Armand.
Killian eut un large sourire.
-Nous aussi ? interrogea Athanaé.
-Mais oui, allons-y, plus on est de fou, plus on rit, répondit Killian à la place de son ami.
Armand se passa une main dans les cheveux et poussa un très gros soupir.
La leçon dura plus d'une heure car le sort demandait un maximum de concentration (chose compliquée à avoir quand un psycopathe nommé Alexandre risque de se réveiller à tout moment). A la fin tout le monde savait que Athanaé portait une petite culotte rouge avec des nounours, que Killian se demandait si elle avait aussi un soutien-gorge assorti à sa culotte et que si c'était le cas qu'elle avait des gouts bizarre,que Nathan avait envie de tuer Killian pour une mystérieuse raison,que Mégara avait très faim, que Nélia allait tuer le premier qui essayait de lire dans ses pensées et que Armand en avait plus que ras-le-bol de ce cours qui n'en finissait pas.
-Pfiou, je suis morte, on va au lit? souffla Athanaé.
-Ouais, apparement c'est 11h30, du moins sur terre, renchérit Killian.
-Vous êtes surs que c'est prudent de se coucher avec les Ombres qui rodent ? s'inquièta Nathan.
-Ben...Je ne sais pas...On devrait faire des tours de garde, proposa Nélia, au moins par précaution.
-Ok,vu que je ne suis pas fatiguéje prend le premier tour, approuva Armand, on se met en duo comme ça s'il y en a un qui s'endort l'autre le rêveille. Pour Alexandre ne vous inquiètez pas il dormira au moins jusqu'à demain après-midi.
-Et si les deux s'endorment?
-Killian...
-Ben quoi? C'est possible non?
-Oui mais on ne va pas faire des hypothèses effrayantes ok ? On va dire qu'on est tous super en for.me et que personne ne va s'endormir.
Killian eut un sourir en coin, il donna une grande tape dans le dos d'Armand.
-Je te fais marcher, j'adore quand tu as ce regard désespéré, ça te vas trés bien. N'est-ce pas Nélia?
-Va te faire voir espèce de mythomane.
-Mais c'est qu'elle est toujours aussi agréable, tu ne vas pas t'ennuyer avec elle, mon vieux.
-Mais fermes-la une bonne fois pour toutes ! T'es lourd !
Killian lui jeta un regard blessé. La jeune fille se mordit les lèvres. Elle n'avait pas voulut être méchante, juste mettre des limites.
-Ecoutes Killian, je...commenca-t-elle.
Le jeune homme explosa de rire.
-Je devrait être comédien, j'ai trop aimé ta tête. Tu t'en voulais à mort. Tu veux pas me la refaire? Juste pour rigoler.
Nélia poussa un grognement de colère même si au fond elle était soulagée. Elle se jeta sur Killian qui tomba à la renverse sur le lit.
-Eh, ben ! Je sais que je suis attirant mais quand même, de là à te transfor.mer en tigresse, rigola-t-il.
-Mais il va se taire celui-là! cria la jeune fille en le bourrant de coups de poings.
-Bon quand vous aurez fini de vous rouler sur le lit on pourra peut-être y aller, bougonna Nathan.
-Ok, Nélia lâches-moi s'il-te-plait, tu m'étrangles là.
-Jamais de la vie ! Maintenant que je te tiens je ne te lâcherais pas, grogna la jeune fille avec un sourir féroce.
-Bon, tant pis pour toi, tu l'auras voulut.
Le garçon se retourna avec la vivacité d'un serpent, il attrapa un coussin et une magnifique bataille de polochon s'engagea. Rapidement, Athanaé et Nathan prirent le parti de Nélia, tandis que Armand et Mégara aidaient Killian.
Peut-être que si cette bkkataille n'aurait pas eut lieu ils auraient vu la petite trappe s'ouvrir, ils auraient peut-être également vu qu'un gaz verdâtre s'en échappait et ils auraient surement compris qu'ils ne fallait pas rester dans cette pièce. Le problème c'est que personne ne vit cela et une minute après l'apparition du gaz ils tombèrent inertes sur le lit.
*****
-Eh bien mon cher ami, vous avez fait du bon boulot, sourit l'Ombre.
-Je sais, ces vapeurs devraient les maintenir endormis pendant 12h maximum, faîtes-vite, mon Seigneur.Les mouch'oeil ont déjà été placées dans toutes les pièces des appartements.
-Alors il est temps de les mettre à l'épreuve. J'ai envie de m'amuser un peu. As-tu une idée à me proposer ?
<
-Ah, ok.
Jérémy ne chercha pas plus loin et retournit dans sa chambre.
-Purée on a eut chaud, grimaça Mégara en sortant de la salle de bain.
-Ouais, je propose qu'on retourne se coucher et qu'on continue l'entrainement demain, renchérit Nélia.
-D'accord mais dans votre chambre c'est trop risqué ici, fit Killian.
Les trois filles lui jetèrent un regard soupçonneux avant de hocher la tête.
-Ok, bon ben à demain alors, merci Armand, fit Nélia en sortant.
-De rien mon amour, répondit Killian à la place d'Armand.
Nélia et Armand eurent exactement le même refle xe et en l'espace de deux secondes Killian se retrouva cloué au sol hilare.
-Purée faudra que vous nous entrainiez aux arts martiaux vous deux c'est vachement efficace, fit Nathan admiratif.
-Qu'est-ce que tu veux ça s'appelle la symbiose amoureuse, rigola Killian.
-Tu la fermes ou je te fais bouffer le polochon plume par plume, gronda Armand.
Killian éclata de rire. Nélia lui enfonça deux doigts dans les côtes, se releva souplement, s'épousseta et sortit à la suite d'Athanaé et de Mégara.
Killian resta plié en deux à mi-mort de rire, mi-mort tout court (Nélia lui avait fait vraiment mal). Armand secoua la tête, désésperé et le lâcha. Les garçons se dirent bonne nuit et se couchèrent.
*****
-Seigneur, le garçon a parlé. Il devient trop dangereux pour nous.
-Je sais mon ami, mais s'il a parlé, c'est trop tard.
-Il ne leur a pas tout dit Seigneur, il est peut-être encore temps. Nous pouvons dépêcher une troupe sur place et les supprimer discrètement.
L'imposant homme se retourna faisant virevolter sa cape de soie noire.
-Le problème c'est qu'ils m'intérressent. Ils dégagent un aura peu commun.
-Je sais Seigneur, mais les nymphes ont parlées et elle ne se trompent jamais, tu le sais.
-"Leur aura sera leur faiblesse et leur force, seule elle les sauvera, et quand ils viendront le temps des Ombres sera révolu et la lumière dominera" rien n'indique que la prophétie parle d'eux.
-Dans le doute nous devrions au moins les capturer.
-Et bien soit, fais ce qu'il y a à faire, mon ami.
Le second sortit laissant son maître seul. Angon soupira et se remémora la deuxième prophétie que les nymphes lui avaient adressé.
"Parmis les sauveurs se trouvera ta seule peur et tu ne pourras rien contre elle, ton passé te rattrapperas, Angon, on ne peut rien contre le Destin"
Il soupira à nouveau et un peu de fumée noire s'échappa dans le ciel tourmenté d'Atlantide.
*****
-Les enfants ! Calmez-vous ! hurla Mme.Rosie, la prof d'anglais.
Les élèves, surexités mirent plus de dix minutes à se rendre compte que leur professeure parlait et encore cinq minutes pour se taire complétement.
-Bien, merci. Vous sortez doucement, on fait l'appel et vous avez deux heures de libres devant vous. Faîtes attention la nuit tombe très vite.
-Trop classe ! On fait du shopping? Il faut absolument que je me trouve un haut 'I love London".
-Oui Aty, mais tu sais il nous reste encore cinq jours, alors n'utilises pas tout ton argent ici, lui conseilla Mégara.
-Ben justement ! Ca fait trois jours que je suis ici et je n'ai toujours rien acheté ! Il faut que je me dépêche !
-Irrécupérable, soupira Nélia en levant ses magnifiques yeux de cristal au ciel.
-Vous faîtes quoi les garçons?
-Ben je sais pas, on vous suis et puis on verra, répondit Killian.
-Ok ! Alors en route, il ne faut pas perdre une minute, s'enthousiasma Athanaé.
Ils descendirent du car, puis marchèrent dans les rues, flanant devant les boutiques, discutant de tout et de rien. Il croisèrent Angela et sa bande qui les gratifia d'un regard enjoleur pour Nathan et méprisant pour les autres. Enfin ils décidèrent de se reposer dans un petit parc afin de s'entraîner à la magie.
Sous les directives d'Armand, ils réussirent à déplacer des petits objets comme des pierres ou des branches. Puis Armand leur explique comment faire pour se défendre face à un ennemi.
-On peut tuer l'autre? demanda Athanaé.
-Non! On est pas des brutes comme eux, s'outra Armand.
-Ah bon, dommage.
Au bout d'une demi-heure d'entrainement ils s'allongèrent dans l'herbe, épuisé.
-D'un côté, c'est fascinant mais de l'autre ça fait peur. On est pas normaux. Et comme par hasard on se rencontre et paf, on fait des trucs de dingues, souffla Killian, je ne sais pas ce qu'il va se passer après mais ça ne sent pas bon du tout.
Nélia se mordit la lèvre inférieur.
-Armand, ils ressemblent à quoi les Ombres?
-Euh...Je ne sais pas vraiment. Ils ont de longues capes noires qui leurs permettent de se téléporter, ce sont des humains mais un sort empêche que l'on voit leur visage, à la place il y a de la fumée noire ou grise. Tu sais je ne les ai pas observé plus que ça...
-Hmm.
-Pourquoi?
-Parce-qu'il y a deux types louches qui nous suivent depuis le centre ville et qu'ils sont en ce moment même dans ce parc.
-Quoi? s'étrangla Armand complétement paniqué.
-Chut ! Ne les regardes pas. On va se relever calmement et on va aller retrouver les profs.
Athanaé se redressa et pris un ton faussement enjoué :
-Bon les p'tits, on rentre? Allez debout tout le monde, cria-t-elle assez fort pour que les deux types l'entendent.
Comme les hommes ne bougeaient pas, la bande quitta le parc un peu rassuré. Armand était livide et Killian se tenait près de lui, une main sur son épaule au cas où. Guidé par Mégara et Nathan qui avait une carte de Londres, ils traversèrent le centre ville en prenant des petites ruelles pour aller plus vite. Au bout d'un moment, n'y tenant plus, Nathan se retourna et le bout de tissu noir qu'il vit disparaître le glaça d'horreur.
-On cours, souffla-t-il, on cours et on ne s'arrête pas, ils nous ont retrouvés.
Le gémissement que poussa Armand tordit l'estomac de Nélia. Elle sentit les battements de son coeur s'accélérer dans sa poitrine. Sans réfléchir elle attrappa la main du jeune homme tétanisé et de l'autre pris celle d'Athanaé qui fit de même avec Nathan, qui avait déjà aggripé celle de Mégara, elle-même accroché à Killian. Ils coururent comme des fous dans les rues qui s'assombrissaient de plus en plus. Ils avaient laissé tomber leur emplettes pour s'alléger. Main dans la main, ils traversèrent des dizaines de rues sans savoir où ils allaient. Les gens les regardaient étonnés et hurlaient de frayeur en voyant les capes sombres qui les poursuivaient. Nathan haletait et commençait à avoir du mal à respirer. Nélia, elle-même à bout de forces se souvint avec horreur que son ami faisait souvent des crises d'asthme. Ils s'engoufrèrent dans une énième ruelle encore plus sombre que les autres. La nuit tombait, rajoutant un côté angoissant à Londres. Nélia se retourna et comme elle ne vit pas les ombres elle ralentit, puis s'arrêta.
Soudain, elle sentit la main d'Armand lui échapper. Puis un hurlement de douleur retentit. Nélia se précipita vers la source du bruit elle entendit Mégara crier des injures et un bruit de lutte lui parvint. Alors qu'elle tentait de retrouver ses amis elle sentit qu'on l'attrappait à la taille. Elle se mit à crier et à se débattre mais une voix lui glaça le sang.
-Salut ma belle, murmura la voix au creux de son oreille, on avait pas dit qu'on se retrouverait?
-Alexandre, rugit la jeune fille complétement hystérique, lâche-moi imédiatement ! Tu entends? Laisses-nous tranquilles !
-Oh mais sûrement pas, maintenant que je te tiens je vais te faire payer l'humiliation que tu m'as fais subir en refusant toutes mes avances.
-Non mais tu es complétement malade, hurla-t-elle.
-Malade, non, amoureux oui, sursura-t-il.
Nélia ne l'écoutait plus, inutile de continuer à se débattre, son agresseur était plus grand et plus fort qu'elle. Elle observa avec angoisse la pénombre afin de distinguer si ses amis avaient réussis à s'échapper. Elle entendait quelqu'un qui respirait difficilement et distingua un corps allongé sur le sol.
-S'il-te-plait Nathan calmes-toi, suppliait une ombre penchée au dessus du garçon.
Nélia sentit sa gorge se nouer, si Nathan n'arrivait pas à surmonter sa crise, il s'étoufferait.
-Aty, cria Nélia à la jeune fille qui était aux côtés de Nathan, donnes-lui son menthol.
Alexandre ressera sa prise sur elle lui emprisonnant les bras.
-C'est bon c'est pas la peine de m'étouffer, non plus, grogna la jeune fille.
-Je ne crois pas que tu es en position de faire la maligne ma chérie, rétorqua le garçon.
En effet, Nélia vit Killian rouler au sol, aux prises avec deux garçons de la bande d'Alexandre. Derrière lui, Mégara donnait des coups de sac (qu'elle avait tenu à garder) à tous ceux qui l'approchait.
Nélia sentit une rage froide lui parcourir le corps, Alexandre avait bien prévu le coup, il avait amené tous ses abrutis avec lui et s'était débrouillé pour occuper ceux qui auraient put opposer résistance, à savoir Killian, Armand et elle. Soudain son coeur se serra.
-Où est Armand?
Alexandre ricana.
-Les autres lui règle son compte, à six contre un il ne devrait pas faire long feu.
Nélia se contorsionna pour échapper aux griffes du jeune homme, en vain.
-Tu n'es qu'un lâche ! hurla-t-elle, il ne t'as rien fait et mes amis non plus!
-Je sais, le problème c'est que je ne voulais pas m'en prendre à toi physiquement, je t'aime, tu comprends? Je préfère me venger sur tes amis et te faire souffrir à les voir souffrir. Et ton cher Armand était un rival pour moi alors si, il mérite ce qu'il lui arrive.
Nélia lui mordit sauvagement le bras. Le garçon poussa un cri de douleur mais ne la lâcha pas.
-T'as besoin d'aide Alexandre? demanda un de ses copain.
-Non, ça va, merci occupes-toi plutôt du petit teigneux là, répondit-il en désignant de la tête Killian qui était entrain de mettre une sérieuse raclée à ses adversaires.
Le garçon s'exécuta, comme Killian lui tournait le dos, la chance était de son côté. Nélia ouvrit la bouche pour le prévenir mais Alexandre fut le plus rapide.
-Tu cries et ton cher ami crève c'est clair ? fit-il en faisant miroiter une lame devant ses yeux.
Nélia serra les poings, personne ne pouvait rien contre une arme. Avec accablement, elle vit Killian s'effondrer le visage en sang aux pieds de Mégara qu'une brute maintenait difficilement mais fermement plaquée au mur. Nathan qui s'était apparement remit de sa crise était de toutes manières trop faible pour opposer de résistance et Athanaé le soutenait sans faire attention à ce qui se passait autour. Par mesure de précaution trois adolescents les cernaient.
-Tiens, on va regarder ton cher ami se faire démolir, sourit Alexandre en l'entrainant quelques mètres plus loin.
-S'il-te-plait Alexandre, arrêtes ça. Armand n'a rien fais, supplia-t-elle.
-Désolé, ma belle, mais non, je ne me priverais pour rien au monde de voir ce type se faire exploser.
La jeune fille regarda la scène qui se dérouleait sous ses yeux, déséspérée. Six types qui devait faire la taille d'Armand encerclait le jeune homme qui les défiaient du regard. Il s'était déjà pris un coup dans les lèvres et le sang coulait abondamment. Nélia sentit sa fureur s'accroître. Elle mordit à nouveau le bras d'Alexandre qui cette fois relâcha son emprise. Elle tenta de se retourner face à lui mais en vain.
-Tu refais ça encore une fois, je ne donne pas cher de la peau de ton ami, grogna-t-il.
Nélia se souvint du couteau et se figea. Alexandre fit signe à ses sbires d'attrapper leur victime. Mais Armand n'avait pas attendu le signal pour commencer à se battre. Il évita le premier qui s'écrasa lamentablement au sol, crocheta les jambes d'un deuxième qu'il envoya rouler quelques mètres plus loin et frappa le troisième à l'abdomen. Un grand gaillard s'approcha alors de lui, Armand, aussi vif qu'un chat lui balança son pieds entre les jambes.
Voyant que le jeune homme était entrain de prendre le dessus, Alexandre changea de tactique. Nélia le vit avec horreur farfouiller dans ses poches et sortir sa lame qu'il envoya droit sur Armand. Nélia hurla et bouscula le bras d'Alexandre. La lame fila tout de même sur l'épaule de sa cible qui s'écroula au sol dans un gémissement une tâche sombre grossissant à vue d'oeil sur son tee-shirt.
Nélia cria en reculant ses coudes dans les côtes d'Alexandre. Elle parvint enfin à se libérer et baissa les yeux. Ses mains étaient illuminées. Avec un sourire féroce elle leva ses bras devant elle et deux jets de magie vinrent toucher les garçons qui continuaient à frapper le corps inerte d'Armand. Voyant cela Alexandre poussa un cri d'effroi. Nélia fit volte face et l'envoya aux pays des songes grâce à un magnifique crochet droit. Les assaillants restant s'enfuir sans demander leur reste. Après ce fut le silence. Nélia tomba à genoux en sanglotant. Athanaé accourut.
-Ca va? demanda-t-elle.
-Moi oui, mais Armand....
Sa voix se brisa.
-Oh non, s'étrangla la jeune filles en secouant ses boucles blondes.
Elle s'agenouilla au chevet du jeune homme. Il haletait, sa respiration se faisait de plus en plus difficile et le sang n'arrêtait pas de couler.
-Il faut appeller quelqu'un, paniqua Nélia.
-Ces abrutis m'ont pris mon portable, il va falloir que l'on se débrouilles seuls.
-Comment vont les autres?
-Nathan s'est remit de sa crise, Mégara est avec lui, ils ne les ont pas touché.
Un gémissement interrompit leur échange.
-Killian, je l'avais oublié, s'affole Nélia, ça va? Attends ne bouges pas.
Le garçon était parvenu à s'adosser au mur mais était sérieusement blessé. Du sang lui coulait du front et des lèvres, sans parler des nombreux hématomes que laissait voir son tee-shirt déchiré. Il essayait de dire quelque chose et Nélia sut se pencher pour entendre son murmure.
-Ils arrivent, souffla-t-il, il faut qu'on protège Armand.
-Mais non ,Killian, ne t'inquiètes pas ils sont partis, fit Nélia s'une voix douce.
-Il ne parle pas de ça, bégaya Athanaé, il parle d'eux.
Elle montrait le début de la rue d'une main tremblante. Nélia réprima un hoquet d'horreur.
Des capes noires volaient au rythme de leurs pas. Ils n'avaient pas de visage, juste de la fumée noire. Les Ombres.
La jeune fille se releva péniblement et se posta près du corps d'Armand. Elle essaya de ranimer la magie eu bout de ses doigts mais elle était trop épuisée. Quand un jet de magie vint la frapper elle ne résista pas et s'effondra sur Armand sans un cri. Elle entendit seulement les battements du coeur de son ami et cela la rassura. Elle s'évanouie.
*****
Elsa se réveilla en sursaut. Elle porta une main à son cou, son collier était brulant et brillait d'une lumière vive. Nélia. Prise de panique, la jeune femme secoua son mari. Nicolas ouvrit ses grands yeux émeraude.
-Qu'est-ce qu'il se passe encore? gromela-t-il d'une voix endormie.
-Nélia est en danger, des Ombres l'ont approchés !
-Quoi? cria-t-il en se levant d'un bond.
-Le collier s'est activé et d'après le général il ne réagit que si un Ombre s'approche à plus de 10 mètres de la personne.
-Ok, on prévient les S.S.E. et on part à sa recherche.
-Quelle idiote j'ai fait de la laisser partir en sachant ce qui était arrivé à Hadia et Mike, se reprocha Elsa en se prenant la tête entre les mains.
-Lise et Pierre aussi le savaient, pourtant ils ont laissés partir les deux garçons.
-Oui, parce-que sinon ça aurait fait louche. Ce que je ne comprend pas c'est que Lise m'avait asssuré que les S.S.E. avaient envoyés des agents sur place. Ils auraient dut intervenir.
-Ils n'ont peut-être pas eut le temps? suggéra Nicolas, pas vraiment convaincu.
-Des elfes surentrainé en milieux hostiles incapables de réagir sur Terre pour protéger des gamins de 15-16 ans? Permets-moi de douter, riposta-elle.
-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, Elsa, dans tous les cas nous ne sommes pas responsables, c'est les S.S.E. qui nous doivent des explications.
-Je les appelles, rugit la jeune femme, toi préviens Lise et Pierre, dis leur que les garçons sont peut-être en danger.
Nicolas fit une profonde révérence.
-Bien, lieutenant.
Elsa sourit.
-Arrêtes de faire le clown, et je ne suis plus lieutenant depuis longtemps, alors pitié...
-Je sais...
-...Depuis que Leilsa et Tibor ont disparus, soupira-t-elle, ça fait déjà quinze ans...
-Ne recommences pas à culpabiliser, je t'en supplie. Appelles les S.S.E. et partons.
-Oui.
La jeune femme sortit une bague du tiroir et appuya délicatement sur la pierre précieuse qui ornait la bijou. Un halo de lumière apparut devant elle, faisant apparaître une sorte d'écran.
-Général Azrill ôl Dhore, réclama-t-elle d'une voix forte.
Un homme aux cheveux d'argent apparut.
-Que me vaux l'honneur de ton appel ma chère? demanda l'homme.
Nicolas grogna et se plaça de façon bien visible afin que le général puisse voir que lui aussi était là.
-...Et de cet adorable Nicolas, acheva-t-il glacial.
-Général pourriez-vous avoir l'amabilité de m'expliquer comment des Ombres ont réussis à approcher Nélia? fit Elsa d'une voix de givre.
-Pardon?
-Nélia! hurla la jeune femme, pourquoi aucun agent n'a intervenu alors que plusieurs Ombres l'ont approchés?
Le général se tordit les mains.
-Je n'en sais rien, Elsa. Nous n'avons reçu aucun rapport.
-Espèce d'incapable, rugit-elle.
L'homme frémit.
-Ne me parles pas sur ce ton, Elsa. Je suis ton supérieur et tu le sais. Tu dois me respecter malgré le passé.
-Le jour où je te devrais respect et obéissance, ça se sera, Azrill.
-Il n'empêche que je suis ton supérieur et que...
-Fermes-là! gronda Nicolas.
Il serra ses poings et une lumière bleue l'enveloppa. Ses cheveux bruns devinrent blancs, ses mains s'affinèrent, son corps se brouilla pour laisser apparaître un véritable guerrier. Seuls ses grands yeux verts restèrent tels quels. Une flamme de défi brilla dans ses yeux.
-Le passé est le passé et le restera, désormais c'est moi qui vit aux côtés d'Elsa et tu n'as plus rien a faire dans sa vie. Je te prierais donc de rester poli avec ma femme. De plus elle a de très bonnes raisons de t'en vouloir donc ne t'étonnes pas si elle ne t'apprécie pas énormément. Je pense que tu vois à quels évènnements je fais allusions?
Elsa lui lança un regard en coin et sourit. Une lueur semblable a celle de Nicolas l'enveloppa d'un manteau rosé. Ses longs cheveux devinrent tout aussi clairs que ceux de Nicolas, sa peau s'éclaircit un peu, elle aussi. Quand elle réouvrit ses yeux ils n'avaient plus leur couleur noisettes mais brillaient d'un regard ardoise. Sa silhouette se brouilla pour laisser place a un corps digne d'un manequin. Elle observa le général partagé entre la pitié et le dégout.
-Ca fait du bien de retrouver ses apparences normales, fit-elle en s'étirant.
-Elsa, s'écria le général, je...
Il s'arrêta net en voyant qu'elle s'était transf ormer. Il l'admira un instant, une lueur de nostalgie dans les yeux, coisa le regard haineux de Nicolas et continua sa phrase.
-...Je viens de recevoir un rapport.
-Alors?
-Mes hommes ne sont jamais arrivé à Londres. On leur a tendu une embuscade en Normandie. Il y a eut quatre morts et dix blessé graves. Les autres sont en route pour Londres.
-Mais c'est trop tard, hurla Elsa.
-Je n'en sais rien mais il faut quand même aller vérifier. Je vais envoyer des agents sur place.
-Oh, ne te déranges pas on y va tous seuls, gronda la jeune femme.
-Mais...
Elsa coupa la communication.
La jeune femme secoua ses magnifiques cheveux, devenus blancs.
-Bon...On y va?
-Oui. Lise et Pierre nous accompagnent.
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Armand devait se remémorer la scène car il avait les yeux dans le vague, les pupilles dilatées d'horreur. Il ne put articuler un mot. Voyant que son ami était trop effrayé pour parler, Nathan se leva et dit doucement :
-Tu sais, on peut en parler une autre fois, tu n'es pas obligé de tout me raconter d'un coup. Ce que tu m'as révélé est totalement dingue mais je te crois. Je te conseilles de ne plus repenser à tout ça d'accord?
Armand hocha lentement la tête, recouvrant peu à peu ses esprits.
-Encore désolé d'avoir insisté.
-Ne t'inquiètes pas pour moi, en avoir parlé m'a fait du bien, sourit Armand, je te raconterais la suite quand je serai prêt...Il y a tellement de choses à dire...Il faudra aussi que je te montre quelque chose mais plus tard parce-que pour le moment ça me fait trop peur.
-D'accord...Promets moi juste une chose.
-Laquelle?
-Ne pars pas chercher tes parents sans moi et les autres d'accord?
-...
-S'il te plait...
-Ok...Merci.
Les garçons se mirent en pyjama et se glissèrent avec délice dans leurs lit respectifs.
-Bonne nuit.
-Bonne nuit.
*****
-Hé! Les p'tits! Vous savez quoi? On part à Loooondres!
-Aty, nous sommes au courant...soupira Mégara.
-Ouais mais tu tes rends pas compte? On pourra faire les boutiiiiques!hurla la blonde.
-Ouais et surtout on sera obligé de manger des trucs dégeu, style geleese ou autres, riposta Nélia en grimaçant.
-D'abord c'est pas "dégeu", c'est anglais et ensuite c'est trop bon, déclara Mégara dont les parents étaient justement anglais.
Nélia et Nathan se regardèrent et explosèrent de rire.
-Meg, escuses-moi mais manger un truc rose pétant ou vert vomi qui fait "blup,blup" quand on y touche ça ne donne pas envie du tout, répondit Nélia en riant.
-Bon d'accord il existe meilleur, admit la jeune fille, mais c'est quand même trop bon.
-En tout cas il y a un avantage pour une certaine personne, fit malicieusement Athanaé.
-Ah oui? C'est quoi? interrogea Nathan.
-Les secondes qui font anglais Lv1 viennent avec nous!
-Et tu appelles ça une bonne nouvelle? On va avoir Alexandre Tayor dans le voyage, autant tout annuler, se récria Nathan.
-Ah mais je parlais pas de lui moi, je parlais d'Armand, rigola Athanaé en fixant Nélia avec insistance.
La concernée leva les yeux au ciel :
-Arrêtez avec ça! Je le connais à peine ce mec, c'est juste qu'il est bizzare et qu'il me ressemble énormément.
-C'est peut-être un agent du FBI infiltré, suggéra Athanaé, hilare.
-Ou ton frère caché, continua Mégara.
-Taisez-vous les dindes! Il arrive! siffla Nathan, coupant cours aux railleries.
-Salut, ça va? lança Armand en s'approchant du petit groupe.
-Glouglouglouglouglouuuu! répondirent Mégara et Athanaé en imitant les dindes.
Nathan se cacha les yeux avec une main, laissant retomber ses mèches et poussa un soupir désespéré. Nélia se mordit les lèvres pour ne pas exploser de rire devant la tête ahuri d'Armand (il ressemblait un peu à un poisson rouge comme ça).
-T'inquiètes! Elles sont toujours comme ça, le rassura-t-elle en pouffant de rire.
-Glou, glou glouglouuu! hurla Mégara en prenant un cahier en guise de crête.
-Chuuut! Tout le monde nous regarde, grinça Nathan.
-Glouglou! lui répondit Athanaé en se dandinant de droite à gauche.
-Mais taisez-vous, bon sang! Et vous deux au lieu de vous marrer, aidez-moi, s'énerva Nathan à l'adresse de Armand et Nélia qui hurlaient de rire à côté.
-Aty, on a une vue plongeante sur ton décolleté, indiqua Nélia.
Les garçons détournèrent les yeux tandis que les filles repartaient dans une nouvelle crise de fou rire.
L'arrivé d'un grand garçon aux yeux bleu-gris et aux cheveux d'ébène redressés en piques sur la tête jeta un froid sur le groupe.
-Oh non, pas Alexandre, grimaça Armand.
Le nouveau venu jaugea le jeune homme.
-Qu'est-ce t'as dis là? aboya-t-il.
-Il a dit : "Eh merde, je vais encore devoir écouter l'abruti du village débiter des anneries plus grosses que lui sans pouvoir mettre ma main dans sa face de macaque", fit une voix insolente dans le dos du caid.
Très peu habitué à ce qu'on l'insulte Alexandre fit volte-face près à se battre avec l'imprudent. En reconnaissant l'insolent jeune homme qui se tenait devant lui, il s'inclina de mauvaise grâce et se retira dans un coin de la cour entouré de sa bande.
-Hey, Killian, sourit Armand, tu arrives au bon moment.
-On dirait, oui.
Très intéréssées, les filles détaillèrent leur "sauveur". Plus petit qu'Armand et Nathan, les cheveux bruns en bataillent et de grands yeux verts, il avait une attitude très décontractée pour quelqu'un qui avait faillit se faire démonter par la brute du lycée. Son sourire espiègle qui ne semblait jamais le quitter, creusait une fossette sur sa joue. Il avait l'air d'un vrai petit ange mais on devinait derrière ce masque innocent un esprit pétillant et malicieux.
Athanaé fut directe (comme d'habitude).
-Pourquoi il a pas peur de toi?
-Alexandre? C'est un secret de famille!
Armand le regarda de travers.
-Bon, ok, on va dire que j'ai de très bonne relations avec le service administratif.
Armand lui enfonça son coude dans les côtes, ce qui eut pour effet de faire exploser de rire le petit farceur.
-Crétin! C'est le fils du proviseur, lança-t-il à l'adresse du petit groupe.
-Ah, oui! Tout s'explique. Dis-moi, ça te dirait de trainer avec nous genre 24h/24h, 7j/7j? demanda Nélia.
-Pourquoi?
-Pour qu'il me foute la paix, grogna la jeune fille, il me cours après depuis plus de six mois et c'est tout simplement insupportable.
-Y'a de quoi, sourit malicieusement Killian.
-Quoi, y'a de quoi?
-Te courir après.
-Armand, ça te déranges si je colle une baffe à ton ami?
-Non, va-y, de toutes manières tu aura envie de le frapper dès qu'il ouvrira la bouche. T'inquiètes on s'y habitue, rigola le jeune homme.
Nathan regarda Nélia, outré. Elle voulait gifler le fils du proviseur? Puis il s'aperçut que le fils en question était mort de rire et qu'il n'avait pas l'air plus choqué que ça par les paroles de la jeune fille. Il haussa les épaules et croisa le regard d'Athanaé qui l'observait, un sourire en coin.
-Ca t'arrives souvent de dialoguer tout seul?
-De quoi? demanda le garçon.
-Ben, depuis tout à l'heure tu gromelles des trucs incompréhensible.
-Ah bon? fit Nathan d'une voix qui se voulait détachée.
Conscient qu'un être humain doté de raison n'était pas sensé se parler à lui-même à voix haute, le garçon sentit ses joue s'empourprer. Mégara le voyant virer au rouge tomate, le tira par la main pour faire les présentations.
-Et voici Nathan, notre cerveau, irrésistible mais rabat-joie comme pas permis...
Nathan fusilla son amie du regard.
-...Il raisonne, et comme un vieux, déteste les mauvaises noteset surtout...
-Meeeeeg, gronda le garçon.
-...C'est le gars le plus sympathique que je connaisse, termina-t-elle. Oui mon amour? Tu allais dire? demanda la jeune fille en battant des cils exagérément et en prenant un air innocent.
Nathan poussa un long soupir pendant que ses amis repartaient dans une nouvelle crise de fou rire. La sonnerie mis fin aux railleries et plaisanteries douteuses. Armand et Killian se mirent en route vers un cours d'histoire qui promettait d'être particulièrement ennuyeux tandis que les autres se dirigeaient vers la salle de technologie.
-Cool! On va pouvoir faire ce qu'on veux pendant deux heures,s'enthousiasma Mégara.
-Yes! J'adore ce prof, renchérit Nélia.
-Oh non, je vais devoir supporter vos piaillements, se plaignit Nathan.
-Pfff, tu dis ça à chaque fois, et à chaque fois tu t'éclates ou tu flirt avec Athanaé, ricana Meg.
-Même pas vrai, bafouilla le jeune homme en rougissant jusqu'aux oreilles.
-Ca va Nat? T'es tout rouge, remarqua Athanaé qui venait de les rejoindre.
Le garçon n'eut pas le temps de lui répondre car il fut emporté par la foule d'élèves qui se pressait à l'intérieur de la salle.
-Bonjour, alors j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, commença le professeur de technologie.
-La mauvaise en premier m'sieur, hurla une voix du fond de la salle.
Le professeur l'ignora et continua :
-La bonne c'est que je vous accompagne à Londres.
-C'est pas plutôt la mauvaise nouvelle? cria à nouveau une voix, féminine, cette fois.
-Non, la mauvaise c'est que le voyage est avancé et que vous partez dans une semaine. Comme il a été avancé nous n'auront pas le temps de faire des récoltes de dons dans la rue donc vous devrez payer plus cher.
-Ben ça va, ça aurait put être pire, chuchota Mégara à Nélia.
-Purée, mais j'ai pas assez d'habit moi! Faut qu'on aille faire du shooping CE week-end, s'écria Athanaé.
-C'est ok pour moi il me manque deux-trois trucs, répondit Nélia.
-Je viens aussi, y'a mes cousins chez moi et je ne connais pas plus pénibles, fit Mégara en secouant ses longs cheveux blonds.
-Et toi Nat? demanda Athanaé.
-Ca va pas non? Je ne vais pas vous accompagner faire du shooping!
-Ben pourquoi?
-Mais enfin! Je ne vais pas rester une après-midi entière avec des filles, dans des magasins de filles, entrain de regarder des trucs de filles!
-Non mais quel macho celui-là!
-J'suis pas macho je suis réaliste! T'as déjà vu des mecs faire du shooping?
-...
-AH !
-Oui avec leurs petites copines, sourit malicieusement Nélia.
Le jeune homme s'efforça de garder un visage impassible mais ses pomettes virèrent très rapidement au rouge. Il secoua la tête, agaçé.
-Pourquoi tu rougis Nathan? T'as une copine? questionna Athanaé.
Non, pas du tout!fit Nathan un peu trop vite pour que ce soit naturel.
-Non quoi?
NON JE N'AI PAS DE PETITE COPINE ! hurla l'adolescent, hors de lui, en se levant.
Un silence pesant s'abbatit sur la classe. Lorsque Nathan s'aperçut que tous les regards étaient braqués sur lui il plaqua sa main devant bouche tandis que ses yeux s'équarquillaient d'horreurs.
-Tu as d'autres annonces à faire à voix haute Nathan? demanda le professeur.
-Euh...Non monsieur, bégaya le jeune homme en se rasseyant et en masquant ses joues rouges sous ses mèches rebelles.
-Bien, donc pour les jeunes filles qui n'auraient pas entendu Nathan est célibataire.
Des rires (essentiellement émis par les garçons) et des soupirs de satisfaction (essentiellement émis par les filles) acceuillirent cette déclaration.
-Cool! fit Angela, une sale peste qui passait son temps devant son miroir, je croyais qu'il était avec cette gourde d'Athanaé.
La jeune fille que visait l'insulte ne broncha pas mais Nathan, lui, serra les dents. La langue de vipère continua à débiter des commentaires perfides en agitant ses boucles d'oreilles, qui devaient toucher le par-terre tellement elles étaient longues, et en mettant en valeur sa poitrine, disons...Avantageuse. Elle lança un sourire charmeur à Nathan qui lui renvoya un regard glacial.
-Les pestes qui insultent mes amies, qui passent leur temps devant un miroir et qui ont pour occupation principale de mettre leur 110 E sous le nez d'un maximum de garçons ne m'interressent pas, siffla le jeune homme.
Angela lui lança un regard surpris qui passa trés vite à un regard méprisant. Elle renifla avec un air supérieur.
-Moi au moins ma mère ne ramasse pas les pauvres types qui n'ont plus de famille valable, ricana-t-elle, imédiatement imitée par ses amies.
-Elle parle d'Armand là? grogna Nélia avec haine.
-Chut! Calme-toi chuchota, Mégara.
Heuresement pour la peste la sonnerie retentit (lui sauvant certainement la vie) et les élèves rangèrent leurs affaires dans un joyeux brouhaha.
-Je vais l'étriper, explosa Nélia une fois dehors.
-Tu n'es pas la seule, grinça Nathan, quelle pimbêche!
-Allez les p'tits restez calmes, si vous réagissez à ses provocations elle aura gagnée, fit sagement remarquer Athanaé.
-Ouais t'as raison, on l'ignore.
-Bien.
-Tiens une brochette de gourdes, fit la voix sarcastique d'Angela dans leur dos.
La bimbo passa devant elles avec sa bande de pintades en ricannant bêtement.
-JE VAIS LA BUTEEEEEEER!rugit Nélia, je vais l'ouvrir et sortir un à un tous ses organes avant de jeter son cadavre sanglant dans le Rhône!
-Euh...Nélia?
-Oui?
-Couché!
-Hein?
-Tu te tais ou je te passes une muselière pour éviter que tu ne mordes toutes ces pestes, d'accord? Ca ferait désordre dans la cour.
-J'ai même pas le droit de les noyer?
-NON! surtout pas, elles sont tellement pourries de l'intérieur qu'elles sont sûrement déjà mortes, ça risquerait de les rendre encore plus détestables si tu les retuaient. Fais-moi confiance, dans tous les films de zombies, plus tu les tues, plus ils sont méchants.
-...Aty?
-Oui?
-Tu sais que je t'adores?
-Oui.
Elles partirent bras dessus, bras dessous en direction du cours suivant.
*****
Nélia appuya son front sur la vitre du bus. Le paysage défilait inlassablement, elle sourit. Bientôt, ils seraient sur les bords de la Manche et ils prendraient le ferry en direction de L'Angleterre. Dans le car regnait une joyeuse agitation. plus le car se rapprochait de Londres, plus les élèves étaient exités. Nélia regarda autour d'elle. Mégara et Nathan, assis côte à côte, étaient en grande conversation sur la composition chimiques des Babybel. Mégara soutenait que ce n'était écrit nulle part que c'était fait avec des produits chimiques et Nathan répétait qu'un truc qui rebondissait quand on le jetait, c'était pas du fromage. Athanaé assise à ses côtés, écoutait à fond du rock, sans se rendre compte qu'elle hurlait plus qu'elle ne chantait la mélodie. Killian tentait désespérément de la faire taire. Elle lui balança son magasine à la tête en hurlant encore plus fort.
Nélia posa alors ses yeux sur Armand et son coeur se fendit. Le garçon ne s'amusait pas, ne parlait pas, ne faisait rien. Il avait les genoux replié sous son menton et avait les yeux dans le vague. Killian avait essayé de le sortir de son mutisme, en vain. Personne n'avait insisté car tous savait, Armand leur avait dit avant de monter dans le car. Ils filaient droit sur les lieux où le cauchemar s'était déroulé. L'enlèvement de ses parents avait eut lieu à Londres, pendant les vacances de Février.
Nélia toucha délicatement l'épaule du garçon.
-Ca va?
-Ouais, vite fait.
-T'inquiètes, on est là.
-Merci.
Il posa un bref instant sa main sur la sienne.
-Merci, répéta-t-il.
Nélia sourit et retira sa main. Elle n'avait rien éprouvé de spécial au contact du jeune homme car elle avait agit en temps qu'amie. Les autres se trompaient, il ne la troublait pas tant que cela.
Killian, à genou sur le siège, tourné vers Athanaé, tentait de récupérer le MP3 de la jeune fille, qui lui jeta un autre magasine, avant de carrément attraper son sac pour assommer le garçon qui rigolait de plus en plus.
Armand lança un regard ententdu à Nélia.
-A trois, on les sépare, chuchota-t-il, un, deux et trois.
-Maintenant ! cria-t-il en sautant (autant qu'on peut sauter dans un car) sur Killian.
Comme le garçon était mort de rire Armand n'eut aucun mal à le maitriser. Nélia, de son côté avait saisi le sac à dos d'Athanaé. Elle la força à lâcher prise avant de la chatouiller pour la détourner de Killian.
Soudain, par instinct, Nélia releva la tête et vit Nathan qui fixait la scène. Comme le jeune homme était assis de l'autre côté de l'allée centrale, il avait tout vu et regardait Killian avec haine. Nélia se mordit les lèvres. Athanaé et Killian s'était énormément rapproché ces dernières semaines, mais en tant qu'amis, chose que Nathan n'avait pas l'air d'avoir compris. Devant le regard blessé du garçon, Nélia sentit sa gorge se serrer.Heureusement, Athanaé lança un sourire éclatant à Nathan qui se détendit un peu.
Le car finit enfin par s'arrêter. Un hurlement de joie retentit. La prof d'anglais dut se mettre à crier dans le micro pour faire entendre ses instructions. Quand elle eut terminé, les élèves descendirent en courant du bus qui s'était garé directement dans le ferry. Ils grimpèrent en courant les marches d'escalier qui permettaient d'atteindre l'étage de détente.
Une fois dans le bateau les élèves furent libres pendant les deux heures de la traversée. Les filles investirent les boutiques tandis que les garçons allaient trainer du côté des salles de jeux.
Mégara, qui avait pris la grande décision qu'elle trouverait l'amour de sa vie sur ce bateau, regardait de tout les côté, histoire de voir si il y avait un garçon qui correspondait à son type = grand, musclé, blond, avec les yeux bleus, intelligent, pas frimeur, romantique, qui aime lire, modeste...Autant dire qui n'existe pas.
Enfin, le bateau arriva à destination. Les élèves remontèrent dans le bus, qui sortit du ferry et repris sa route en direction de Londres.
Nélia s'inquiètait de plus en plus pour Armand qui était blême depuis leur sortit du ferry. Il lui avait assuré que c'était le mal de mer mais elle ne le croyais pas. Elle soupira.
Il était 19h, heure anglaise quand ils arrivèrent à l'hotel . Exténués, les adolescents montèrent dans leur chambres après un repas rapide. Killian, Armand et Nathan s'étaient mis ensemble avec un autre garçon de troisième et Nélia, Athanaé et Mégara se partageaient une chambre au second étage.
Ils bavardèrent un moment dans la chambre des filles avant de se séparer pour se mettre au lit.
*****
Ils couraient dans les ruelles sombres. Les autres les rattrapaient. Soudain, une lumière vive les aveugla.
-Armand, cours, cria une voix de femme.
-Mais...
-Ne te retournes surtout pas cours le plus vite que tu pourras, hurla-t-elle.
Le garçon resta figé. Plusieurs traits de lumières fusaient dans le ciel. L'un d'eux toucha son père qui s’effondra en gémissant.
-Papa !
-Sauves-toi ! Cours le plus loin possible.
Les ombres n'étaient plus qu'à quelques mètres, maintenant. Le garçon courut et crut que son cœur allait exploser. Les jets de lumières se rapprochaient. Soudain, sa mère s'arrêta et fit volte-face. Elle le regarda.
-Mon chéri nous ne sortiront sûrement pas vivant de cette affaire moi et ton père, mais toi, tu dois vivre, coûte que coûte. Évites les Ombres où qu'elles soient, tu ne peux faire confiance à personne. Tu entends ? Personne !
-Pourquoi ils vous cherchent ?
-Parce-que nous sommes employés comme espions par les services secrets du Royaume d'Elifédia et que nous avons mis notre nez dans une affaire qui les déranges.
-C'est quoi Elifédia ?
Sa mère lui posa une main sur la tête, ses cheveux devinrent blancs, comme ceux du garçon. Une nué de phrases assaillirent la tête du jeune homme. Il s'évanoui.
-Mamaaaaaaaan !
-Hey, Armand, du calme, chuchota Killian, tu as fais un mauvais rêve.
Armand se redressa en tremblant dans le noir, son ami se tenait debout, près de lui.
-Qu'est-ce-qu'il se passe?
-Ben je sais pas, tu t'es mis à hurler.
-Je t'ai réveillé?
-Noooon ! Pas du touuuut ! C'est pour ça que je suis debout à 3h du matin, ironisa Killian.
-Désolé....
-T'inquiètes...Tu rêvais de l'enlèvement, hein?
-Ouais.
Killian poussa un profond soupir et s'assit sur le lit.
-Killian?
-Ouais?
-Il faut à tout prix que je vous raconte ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit là...Tout de suite.
-Maintenant? Non mais tu as une idée de l'heure qu'il est?
-Oui 3h du matin, tu me l'as dis.
-Et à 3h du matin que fait toute personne normalement constituée?
-Elle dort?
-Bien.
-Et si je te disais que c'est une question de vie ou de mort et que si je ne vous met pas au courant tout de suite des malades risque de vous tomber dessus et de vous embarquer dans un lieu inconnu voir de vous tuer ?
-Bon là ça change tout.
-Merci, va falloir réveiller les filles aussi.
-Cool, je m'en charge, sourit Killian.
-Euh...Ok mais à ta place je ferais attention à Nélia...
-T'inquiètes, réveilles Nathan mais fait attention à Raphael.
-Ok.
Killian se glissa en silence dans le couloir obscur tapissé de moquette. Il passa devant la chambre des professeurs sans rien entendre et monta les escaliers menant à l'étage des filles. Il s'arrêta devant la chambre 225, composa le code que Nélia lui avait donné et entra. La pièce était plongée dans l'obscurité mise à part un rayon de lune qui filtrait à travers les rideaux, éclairant le visage des filles endormies. Il fut tenté de prendre un oreiller afin de les rêveiller "en douceur" mais renonça en se disant que si elles se mettaient à hurler, elles allaient rêveiller la moitié de l'hotel dont les profs.
Au moment où il s'apprêtait à secouer Mégara, une masse lui tomba sur le dos l'écrasant au sol. Il roula sur lui-même pour se dégager et se releva d'un bond aussi souple qu'un chat. Il scruta les ténèbres afin de déceler la position de son adversaire mais il faisait trop sombre. Soudain, il vit une ombre bondir vers lui, il tenta de l'éviter mais il ne fut pas assez rapide. Il se débattit comme un fou, en vain. Il se retrouva rapidement plaqué au sol. Un visage était penché au-dessus de lui et des cheveux fins et blancs lui carressaient le cou. BLANCS ?!
-Nélia ! grimaça Killian, c'est moi lâches-moi s'il te plaît.
-Killian? Qu'est-ce que tu fous ici en pleine nuit ? rugit elle en se relevant et en allumant la lumière.
-Armand veux nous parler et je me suis gentiment proposé de venir vous rêveiller, répondit il avec un large sourire, j'ai bien fait d'ailleurs, ajouta-t-il en reluquant la nuisette argenté de la jeune fille. Vous êtes toutes habillées comme ça? Non parce-que sinon je veux bien venir vous rêveiller toutes les nuits, hein?
-Sale pervers ! hurla Athanaé que la lumière et la lutte avait rêveillée.
Elle pris son oreiller et le balança à travers la pièce, Killian l'attrappa en plein vol et le lui renvoya.
-Et sinon ça t'arrives souvent de sauter sur les gens comme ça? demanda le garçon à Nélia en ignorant royalement Athanaé qui lui hurlait des insultes.
-En pleine nuit, oui, gronda-t-elle, j'ai le sommeil léger.
-Ah je comprend mieux les mises en gardes d'Armand maintenant, faudra mettre en garde les voleurs. Tu devrais accrocher un panneau "attention Nélia sauvage" sur ton portail, rigola-t-il.
-Espèce d'idiot, cria la jeune fille en lui donnant un coup de poing à l'estomac.
Mégara, qui du coup était réveillé intervint :
-Bon stop ! Killian tu dégages, on se rend présentables et on arrive et toi Athanaé tu arrêtes de hurler parce-que sinon la moitié de l'hotel va venir frapper à notre porte pour avoir le silence.
-Mais on a pas le temps ! Armand a dit tout de suite, protesta le garçon.
-Bien-sûr et tu crois vraiment qu'on va débarquer dans votre chambre en petite tenue.
-Ben moi ça ne me dérange pas vous savez, sourit Killian, et sérieusement je crois que c'est grave.
-Bon...Ok, on viens.
La petite bande sortie dans le couloir à la suite de Killian. Le jeune homme leur fit signe de le suivre. Ils arrivèrent sans encombres devant la chambre des garçons.
-Bon, par contre il faut parler doucement parce-qu'il y a Jérémy qui dort dans la pièce à côté.
les filles hochèrent la tête et suivirent Killian à l'interieur. Armand rougit en voyant débarquer les filles en pijama.
-Elle sont sexy comme ça, hein? ne put s'empêcher de rigoler Killian.
Il faillit se prendre une baffe par Nélia mais ce fut Athanaé la plus rapide.
-Espèce d'obsédé !
Killian se frotta la joue en hurlant de rire.
-Chut ! gronda Mégara y'a Jérémy qui dort à côté.
-Où est Nathan? demanda Nélia en dusillant du regard Killian, qui repartit dans une nouvelle crise de fou rire.
-Ici, fit une voix derrière son dos.
-Il a tenu absolument à se changer, soupira Armand.
-Bon, fit Killian qui avait retrouvé son sérieux, expliques-nous, Armand.
-Ok.
Et il leur raconta l'enlèvement, les Ombres, Elifédia, ses parents...Tout.
Il garda les yeux fermés tout au long de son histoire et quand il les ouvrit ce fut pour croiser les regards incrédules de ses amis. Pendant un moment qui parut interminable à Armand ils ne dirent rien, trop abasourdit pour parler. Puis ce fut une avalanche de questions.
-Quand ta mère t'as mis la main sur la tête tu as dis que tu avais reçu des tonnes d'infos, lesquelles? demanda Nathan.
-Ben je sais tout de Atlantide, de ses habitants, de ce qu'il se passe là-bas. Je sais qui sont les Ombres. Je sais que mes parents et moi nous ne sommes pas normaux. J'ai compris pourquoi ils étaient recherchés, bref je sais tout quoi.
-C'était quoi les jets de lumières? questionna Athanaé.
-...De la magie...
Cette nouvelle déclaration fut acceuillit par un long silence.
-Mais...C'est...C'est impossible, bégaya Mégara.
Armand la regarda droit dans les yeux et tourna la paume de sa main vers le plafond. Une boule de lumière rouge apparut. Le garçon dirigea ensuite la lumière vers la poubelle qui pris feu.
Killian ouvrit la bouche, puis la referma. Pour une fois il ne trouvait rien à dire.
-Il y a autre chose, dit Armand d'une voix à peine audible.
-C'est quoi? demanda Athanaé en regardant la poubelle comme si elle allait la mordre.
-Je pense que vous êtes comme moi.
-Hein?
-En fait ma mère m'a envoyé toutes infos pour que je sache me servir de mes pouvoirs, et il y en a un qui permet de détecter les autres personnes magiques qui se trouve près de moi, au début je ne m'en suis pas rendu compte mais petit à petit j'ai commencé à comprendre, je ressentais une sorte d'attirance dès que vous étiez dans les parages...
-Donc en gros t'es entrain de nous dire qu'on peut faire ça, fit Nélia en montrant les restes calcinés du contenu de la poubelle.
-Oui...Enfin je crois...Pfff c'est trop compliqué...
-Ce n'est pas pour rien que nous sommes amis, murmura Nathan plus pour lui que pour les autres, ce doit être ce pouvoir qui nous à rapproché.
-C'est ce que je pense aussi, confirma Armand.
-Donc en vrai on est pas amis?
-Si, Aty, bien sûr que si mais si au début vous vous êtes rapprochés c'est sûrement à cause de cette...Faculté.
Nélia se mordit les lèvres.
-Tu as dis que tu étais en danger ici, pourquoi?
-Mes parents étaient espions pour le Royaume d'Elifédia, je suis leur fils et ils savent que ma mère m'a transmis les données les plus secrètes des Ombres.
-Waah ! Alors tu sais tous les secrets des Ombres? fit Athanaé admirative.
Armand acquieça.
-Le problème c'est que maintenant ils veulent me tuer et tant qu'ils y sont ils vous tuerons aussi si vous vous mettez en travers de leur chemin.
Cette déclaration jeta un froid sur l'assemblée.
-Si on est comme toi, pourquoi on ne s'en ai jamais rendu compte?
-Parce-que il y a une sorte de bloquage de la magie jusqu'à nos 15 ans. C'est après que vous pouvez vous en rendre compte.
-Mais on a tous 15 ans, rétorqua Killian.
-Oui mais depuis peu et toi Killian tu t'en ai déjà servit mais tu ne t'en ai pas rendu compte.
-Ah bon?
-Tu te souviens de la fois où tu séchait sur un contrôle de physique-chimie?
-Oui, et?
-tu te souviens de la suite?
-...Oui...Maintenant que tu en parles je me souviens, tout d'un coup j'ai eut comme un flash et la leçon m'est revenue d'un seul coup.
-Et tu as eut 18/20.
-Ouais.
-Et ça t'es arrivé plusieurs fois.
-Ouais...
Armand se tourna vers les autres.
-Il faut qu'on se prépare, nous sommes à Londres le lieu où les Ombres commencerontà chercher en premier. Il faut que vous appreniez à vous servir de vos pouvoirs et moi aussi d'ailleurs. Quand vous serez près j'essaierais d'utiliser le sort que ma mère m'a lancé sur vous.
-Ca va trop vite, murmura Nélia en s'adossant au mur.
-Je sais...J'aurais préféré vous tenir loin de cette histoire mais quand j'ai su que nous allions à Londres j'ai compris que je n'avais plus le choix...Je suis désolé Nélia.
-T'inquiètes, on est avec toi maintenant, fit Killian en tapant sur l'épaule de son ami.
-Bon tu nous apprends alors? fit Athanaé avec impatience.
-Euh...Ouais. Bon alors déjà il faut que vous fassiez le vide dans votre tête. Fermez les yeux si vous voulez ça aide à se concentrer.
Tous obéirent.
-Bien, maintenant imaginez un insecte. N'importe lequel, il faut que vous le voyez en vrai comme s'il était devant vous.
Nélia ferma les yeux et imagina un papillon rouge et orange, il va se poser sur les fleurs de son jardin, il virevolte entre les feuillages et vient délicatement se poser sur sa main. Nélia ouvrit les yeux et sentit comme une caresse sur sa main, elle regarda avec admiration le magnifique machaon qui étai posé sur sa main. Elle releva la tête et croisa le regard d'Armand qui lui sourit. Soudain elle entendit un hurlement d'horreur.
-Athanaé fait disparaître ce truc tout de suite, cria Mégara.
-Ben pourquoi? Elle est mignonne mon araignée non?
-Non, elle est pas mignonne du tout elle est velu et dégoutante.
-Rooh là là, quelle peureuse, bon Armand on fait comment pour faire diparaître les insectes?
-Tu imagine qu'il diparaîssent, répondit le jeune homme en haussant les épaules.
Au bout d'une heure d'entrainement intensif, les adolescents avaient réussi à faire apparaître et disparaître un nombre incalculable d'objets, d'animaux et autre. Il avaient également réussis à allumer et éteindre des petits feux et étaient en train d'aborder les sorts qui pouvait permettre de battre un ennemi quand un bruit retentit dans la pièce d'à côté.
-Jérémy, souffla Armand, vite les filles planquez-vous.
-Euh...Armand? Il n'y a aucunes cachette, fit remarquer Mégara.
Nathan saisi le bras de son amie et la poussa fermement dans la salle de bain, il fit de même avec Nélia et Athanaé et revint juste au moment où Jérémy arrivait dans la chambre.
-Ben qu'est-ce que vous fichez debout à cette heure-ci?
-Euh...commença Nathan.
-Nathan ne se sentait pas bien alors il s'est levé et comme il est très discret il nous a tous réveiller, fit Killian qui était très doué pour les mensonges. D'ailleurs on allait se recoucher quand tu es arrivé.
¤£$*ATLANTIDE*$£¤
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*
*
La sonnerie annonçant la fin du cours de français retentit, au grand soulagement de la classe de 3°1.
-Elle m'énerve cette prof avec ses règles d'orthographe, pesta Athanaé en secouant ses boucles blondes.
-En même temps tu es hollandaise, alors tu ne dois pas y comprendre grand chose, sourit Mégara.
-Justement! Elle devrait m'épargner ce supplice! Je suis une invitée d'honneur!
-N'importe quoi, fit Nélia en levant ses étranges yeux de cristal vers le ciel.
-Mettez-vous à genoux et priez-moi de ne pas déclencher la quatrième guerre mondiale, continua Athanaé en hurlant de plus belle.
-Il n'y en a eut que deux, gronda Nélia, alors même si tu déclenches une guerre, ce qui est déjà très peu probable, ce sera la troisième, banane!
-Laisses-la, ça l'amuse de s'inventer une vie parallèle, rigola Mégara.
Athanaé leur tira la langue et ouvrit son casier pour y prendre ses affaires de sport.
-Je hais la gym, se plaignit-elle.
-En même temps à part l'escalade, le chocolat et le shopping t'aimes quoi? La taquina Nélia.
-Dormir, répondit la jeune fille.
-Sans commentaires, fit Mégara, hilare.
Alors qu'elle se dirigeait vers le gymnase Athanaé détailla ses amies qui marchaient à ses côtés. Les deux jeunes filles se ressemblaient physiquement peu :
Mégara était plutôt petite, avec de longs cheveux blonds et soyeux elle avait des yeux bleus et était toujours souriante. Elle cachait ses rondeurs (imaginaires pour ses amies) sous des vêtements colorés. Nélia elle était assez grande, aussi plate qu'une limande, des yeux et des cheveux trés clairs (enfait ils étaient carrément blancs inutile de demander pourquoi personne ne le savait la seule chose qui était sûr c'est qu'elle n'était pas albinos) elle se déplaçait avec une grâce féline qui lui avait valut les avances -toutes refusées- de certains garçons.
Elles avaient toutes deux un goût prononcé pour les sports : arts martiaux et tir à l'arc pour Nélia, escalade (elle en faisait avec Athanaé) et step pour Mégara.
Athanaé admirait ses amies mais ne les enviait pas. Elle avaient toutes deux de gros défauts qui pouvaient parfois se révéler ennuyant. Elle sourit en pensant à toutes les fois où Mégara avait eut un mot dans son carnet indiquant que « même les bons élèves ne sont pas autorisés à discuter en cours ».
Nélia, elle, c 'était encore autre chose. Elle était réfléchie, discrète et calme mais souvent très contradictoire. Elle pouvait rester une soirée entière toute seule dans le coin d'une salle sous le coup de la timidité et danser comme une folle au milieu de la piste à la soirée suivante.
Athanaé fut tiré de ses pensées car la classe arrivait au gymnase. Filles et garçons se séparèrent pour se changer dans leurs vestiaires respectifs.
-J'adore ton nouveau haut, fit Nélia à l'attention d'Athanaé.
-Désolée trés chère, pas d'autographes aujourd'hui, répondit la jeune fille en prenant une pose de mannequin.
Mégara explosa de rire, les imitations d'Athanaé étaient toujours trés réussies.
-Tu l'as acheté à H&M je parie!
-Gagné Meg! Bon on y va?
Arrivées dans la salle de gym, elles rejoignirent Nathan, un grand garçon brun que les yeux couleurs océan rendaient les filles hystériques. Il secoua la tête pour enlever sa mèche rebelle de devant ses yeux et sourit en voyant Athanaé s'étaler de tout son long alors qu'elle essayait d'imiter Nélia, qui s'élançait avec grâce de la poutre à la plus grandes des barres asymétriques.
-Tu t'es fait mal?lui demande-t-il avec une voix qui hésitait entre le grave et l'aigu.
La jeune fille blonde plongea ses grands yeux bleus dans ceux de Nathan et explosa de rire.
-La voix que t'as!
Nathan fit la moue, laissant retomber sa mèche devant ses yeux :
-J'y peut rien , je mue, c'est tout, grogna le jeune homme avec humeur.
-Aller! Te fâches pas, je rigolais.
-Je vois ça oui...
-Tu boudes?demanda-t-elle en prenant un air innocent.
-Oui, répondit-il en masquant un sourire irrésistible derrière ses mèches brunes.
La jeune Hollandaise savait pertinement que Nathan n'était pas insensible à ses charmes mais elle préferait le considérer comme un trés bon ami...Pour le moment...
Le professeur de sport, M.Bayeux, appella ses élèves afin de leur expliquer les***rcices à faire. Nathan se leva, au grand bonheur de certaines filles. Nélia grogna en s'aperçevant qu'il la dépassait d'un bonne tête :
-T'as encore pris combien de mètres toi?
-Trois pourquoi?rigola-t-il.
-On se tait et on m'écoute, s'il-vous-plait, cria M.Bayeux pour couvrir le brouhaha des élèves. Aujourd'hui, il vous faudra faire trois***rcices. Premier***rcice, on fait un ATR sur la poutre, on retombe en souplesse avant et on termine par un triple salto arrière.
Les élèves équarquillèrent les yeux en s'entreregardant.
-Deuxième***rcice, poursuivit le professeur insensible au désarroi de ses élèves, on monte sur les barres asymétriques debout et on fait le grand écart.
Athanaé traduisit gentiment les pensées de toute la classe :
-Il faudrait peut-être lui dire d'arrêter de fumer du cannabis au p'tit dej,non?
-Et troisième***rcice, finit M.Bayeux imperturbable, on fait trois fois le tour de la salle sur les mains pour muscler les jambes.
-Ah ouais, d'accord, fit Nathan, poisson d'avril.
Un soupir de soulagement parcouru l'ensemble de la classe. Le professeur les regarda en souriant :
-Si vous aviez vu vos têtes...
-Et EN PLUS il se croit drôle, rala Athanaé.
Le cours se termina sans incidents notables et les élèves regagnèrent le vestiaire.
-Wahou! Je suis morte! Il est malade ce prof. En plus la gym c'est pourri, souffla Athanaé, les joues en feu.
-Bon active au lieu de te plaindre, c'est la récré après, lui rappella Nélia.
-Ouais cool, j'ai apporté du chocolat!
Quelques instants plus tard les trois amies sortirent du gymnase en courant pour rattraper les autres qui partaient déjà.
-Vous en avait mis du temps, leur reprocha Nathan.
-Désolées, Athanaé avait mis son tee-shirt à l'envers, soupira Nélia.
Nathan pouffa de rire.
-Les enfants dépêchez-vous, cria M.Bayeux.
-Dis, Nélia, fit Nathan alors qu'ils arrivaient dans la cour du collège, tu connais un Armand?
La jeune fille se passa la langue sur les lèvres comme à chaque fois qu'elle réfléchissait.
-Non, pourquoi?
-Ben, mes parents font famille d'acceuil, comme tu le sais, et ce garçon est arrivé hier.
-Pourquoi je le connaîtrais?
-Ben il est bizzare...
-Merci.
-Non mais genre il a la même couleur de cheveux que toi...
-Quoi?
-..., il se déplace comme toi, il a les mêmes yeux que toi, il est fort en sport enfin le peu que je l'ai vu j'en ai déduit qu'il l'était,...Bref, c'est toi mais en version masculin.
Nélia était complètement déroutée.
-Mais...Mais c'est pas possible, balbutia-t-elle.
Nathan haussa les épaules.
-Il arrive demain au collège tu pourra en juger toi-même.
-Il a quel âge?
-Seize ans.
-Mais à cette âge là il devrait être au lycée, objecta Nélia.
Nathan leva les yeux au ciel.
-Nélia, nous sommes dans une cité scolaire, ce qui signifie que collège et lycée sont rassemblés dans le même établissement.
-Ah oui c'est vrai...
-Bon je crois qui Athanaé veut qu'on la rejoigne,observa Nathan.
Effectivement, Athanaé leur faisait de grand signes de la main.
-Les p'tits, vous voulez du chocolat? leur cria-t-elle.
Athanaé était une grande fan de chocolat et avait la manie d'appeller tout le monde "les p'tits" (normal vu qu'elle faisait plus d'1m70 et qu'elle était constament perchée sur 10cm de talon). Les quatres amis s'assirent sur un banc dans un coin de la cour.
-Bon je vais réviser mes maths, annonça Nathan, je vais au CDI.
-Attends je viens avec toi, cria Mégara.
-Pfff, souffla Athanaé, ils passent leur temps à réviser ces deux là.
Nélia ne répondit pas. Elle se mordillait l'ongle du petit doigt, plongée dans ses pensées. Elle n'arrivait pas à oublier l'étrange garçon évoqué par Nathan.
Elle devait se montrer patiente et attendre demain pour en savoir plus.
-Nélia? Tu es sûre que ça va? T'es bizzare, remarqua Athanaé en fronçant les sourcils.
La concernée leva la tête surprise puis raconta toute l'histoire à son amie. Athanaé l'écouta puis hocha lentement la tête.
-Tu te sens proche de ce garçon parce-qu'il te ressembles énormément d'après Nathan?
Nélia rougit.
-Ok, on verra ça demain, sourit Athanaé, ça sonne on y va?
Nélia poussa un soupir de soulagement et remercia intérieurement son amie pour sa délicatesse. "Cette fille est une vraie perle" se dit elle. Elle regarda l'Hollandaise et secoua tristement la tête. Au fond elle savait que Athanaé souffrait, ses parents étaient décédés dans un accident de voiture dix ans auparavant. La jeune fille vivait désormais seule avec son grand père, Ren. Nélia se força de chasser ses sombres pensées et se concentra sur la suite = un magnifique contrôle de math impossible à faire, donné par un prof sadique qui prenait un malin plaisir à ne mettre la moyenne à personne...Super.
*****
Dés que Nélia passa le portail, elle se mit à tourner frénétiquement la tête de droite à gauche. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être si en for me le matin mais elle voulais voir le garçon. Elle fit la bise à Athanaé, Mégara puis Nathan et ouvrit son casier.
-Alors? fit-elle avec désinvolture à Nathan, il est où le nouveau?
-Aucune idée, répondit-il en haussant les épaules, il n'a pas voulu que je l'accompagne.
-Ah...
-Tu es déçue?
-Non, non c'est juste que...
La voix de Nélia s'éteignit, ses grands yeux de cristal s'agrandirent. Elle fixait un point derrière Nathan, incapable de parler. Nathan se retourna, imité par Mégara et Athanaé.
Plus grand que Nathan, les cheveux blonds presque blanc, épais, qui venaient effleurer son cou et lui cachaient une partie de son visage, laissant apparaitre seulement un de ses yeux, le garçon qui se tenait à quelques mètres de Nélia était d'une beauté incroyable. Il était adossé aux casiers, les mains dans les poches, le visage levé vers le plafond du préau. Il parraissait plutôt musclé et sa peau était légèrement plus claire que celle de Mégara. Ce qui frappa le plus le petit groupe ce fut le visage du jeune homme qui ressemblait beaucoup à celui de Nélia. Les traits fins, les yeux de cristals, la bouche bien dessinée avec un demi-sourire sur le côté...
-Je vous présente Armand, fit platement Nathan.
En entendant son prénom le garçon tourna la tête, il observa les quatre amis un à un, ne sachant pas s'il devait avancer vers eux ou pas. Puis, ses yeux se posèrent sur Nélia. Le temps parut s'arrêter. Les deux jeunes gens se dévisageais, se défiant du regard. Ils se fixèrent un moment sans ciller, puis, Armand détourna les yeux et Nélia baissa la tête. Mégara aurait juré avoir vu sourire l'étrange garçon mais elle n'en dit rien. Lorsque le jeune homme regarda à nouveau le groupe Nathan lui fit signe de venir. Armand hésita une seconde puis s'approcha d'une démarche souple, rapide et élégante, pareille à Nélia.
-Armand a 16 ans, il est au lycée, il habite chez moi depuis la disparition de ses parents, le présenta Nathan.
-Condoléance, fit Nélia désolée.
Armand la fixa comme si elle était complétement idiote.
-Ils ne sont pas morts ils ont étaient enlevé.
-Ah...
-Nooooooon? souffla Athanaé impressionnée, comme dans les films?
Le garçon se mordit la lèvre inférieure et détourna le regard. Sentant son désarroi Mégara donna un grand coup de coude à Athanaé pour la faire taire.
-Chut, boulette!siffla-elle.
-Ben quoi? J'ai dit une bétise?
Voyant Mégara prête à redonner un deuxième coup de coude à la "boulette", Armand intervint :
-Laisses, ce n'est pas la première fois que les gens me font des blagues à ce propos. Pour eux c'est irréaliste et ça ne se passe qu'à la télé. Je pensais comme eux avant...
-Moi je te crois, fit doucement Nélia.
Il lui jeta un regard reconnaissant qui fit chaud au coeur de la jeune fille."Au moins j'ai rattrapper ma bourde de tout à l'heure" se dit-elle intérieurement. La sonnerie retentit.
-Bon ben on se voit plus tard, lança Nathan en suivant Athanaé qui s'éloignait déjà.
Armand hocha la tête et aprés un dernier regard à Nélia, il enfonça ses mains dans ses poches et se dirigea vers les batiments opposés.
-Plutôt canon, commenta Megara alors qu'elle et Nélia montaient les escalier menant à l'étage des langues, on dirait qu'il a flashé sur toi.
-Tu crois? demanda son amie un sourire radieux éclairant son visage.
-Sûre, à toi aussi il te plait non?
Nélia rougit.
-Peut-être...
-Moi je le préfererais en costard-cravate, fit pensivement Mégara.
Nélia s'éclaircit la gorge :
-Bon Meg, on est en 123?
-Euh...Oui je crois, répondit son amie surprise par le brusque changement de sujet.
Les deux filles s'arrêtèrent devant une porte peinte en violet et attendirent sagement leur professeur d'italien, Mme.Carini.
En temps normal Nélia aurait écouté le cours et participé oralement mais aujourd'hui son esprit vagabondait. Ses pensées la ramenait sans cesse à Armand et les mêmes questions revenaient : Pourquoi était il si mystérieux? Comment ses parents avaient étaient enlevés? Par qui? Pourquoi? Mais surtout pourquoi lui ressemblait il autant et pourquoi se sentait elle troublée en sa présence?
Durant les heures suivantes elle tourna et retourna ces questions sans trouver d'explications. A l'heure de la récréation Nélia se rua dehors et rejoignit en courant Nathan et Athanaé qui étaient assis sur un banc dans l'angle de la cour. Au bout de cinq minutes Armand apparut près de la porte qui donnait sur la cour, les mains toujours nonchalament enfoncées dans ses poches. Il leva la tête, les aperçut et s'avança dans leur direction. C'est cet instant précis que choisi Alexandre, une grande brute de 16 ans qui se prenait pour un être supérieur sous-pretexte qu'il avait toutes les filles à ses pieds (bon il était beau, mais quand même), pour donner un grand coup d'épaule dans les lèvres du garçon blond. Sous l'impact Armand chancela et se rattrappa tant bien que mal au mur du préau, les lèvres ensanglantées.
-Oups, pardon, fit Alexandre avec un sourire carnassier, je te préviens le nouveau c'est mon territoire, compris? Si je te revois demain dans ce bahut je t'exploses!
-Laisses-le tranquille, Alexandre, ordonna une voix glaciale dans son dos.
La bande du garçon au cheveux noirs s'écarta, laissant apparaitre Nélia.
-Tiens, que me vaux l'honneur de ta visite ma chérie? demanda la brute d'une voix mielleuse, tu es enfin venue me déclarer ta flamme?
Pour toute réponse Nélia s'avança vers Armand et l'aida à se relever, elle lui tandis un mouchoir qu'il refusa.
-Ca va aller, c'est superficiel.
Nélia lui pris d'autorité la main et commença à le tirer hors du cercle menaçant de la bande.
-Rappelles-toi ce que je t'ai dis, le nouveau, lança Alexandre en ricannant.
En entendant cela Nélia revint sur ses pas et siffla :
-Ecoutes-moi bien, Alexandre, si je te vois encore une fois toucher à Armand je te tue, c'est clair? Et préviens ta bande d'abrutis histoire qu'il n'y ai pas de malentendus.
Le garçon parut d'abord surpris qu'on lui parle sur ce ton puis un méchant sourire apparut sur son visage. Il attrapa les poignets de la jeune fille et grinça :
-Les filles qui me résistent et me provoquent ne s'en sortent pas sans mal, Nélia Standor. Il pourrait bien t'arriver quelque chose à toi ou ton ami...
Nélia frissona.
-...On ne sait jamais, les ruelles sombres sont nombreuses par ici, continua-t-il en la plaquant contre les casiers et en rapprochant dangereusement son visage du sien.
La jeune fille lui lança un regard noir, puis, prise d'une subite poussée d'adrénaline elle remonta violement son genou dans l'entrejambe du garçon. Sous l'effet de la douleur il la lâcha et tomba a genou en gémissant.
-Les filles ne sont pas toutes vulnérables, imbéciles. Elles ne sont pas toutes là pour se laisser séduire par un idiot aux cheveux noirs et au regard enjoleur. Je modifie ma promesse de tout à l'heure = si l'un de vous touche ne serait-ce qu'un cheveux à Armand ou n'importe lequel de mes amis, je le démembre.
Sur ce elle tourna les talons et rejoignit Armand qui tentait désespérément de se frayer un chemin entre les cercle de curieux pour lui prêter main-forte. Il lui glissa un regard en coin partagé entre l'admiration et la surprise.
-Ben dis donc faut pas t'énerver toi, lâcha-t-il.
Nélia se mordit les lèvres.
-Il me fout la trouille ce gars. Je ne comprend pas pourquoi mais il s'en prend à tous les nouveaux. En particulier ceux qui m'approchent.
Armand eut un sourire.
-Je vais m'éloigner de toi, alors, plaisanta-t-il.
-Désolée mais maintenant que tu as fais connaissance avec Alexandre et sa bande tu vas être obligé de toujours te déplacer avec l'un d'entre nous.
-Il est si dangereux que ça?
-Honnêtement je n'en sais rien mais beaucoup de personnes ont changé de collège après l'avoir rencontré.
-Pourquoi la direction n'intervient pas?
-Parce-qu'il n'ont aucunes preuves que c'est lui. Les victimes sont tellement traumatisées qu'elle n'osent même pas témoigner contre lui.
-Ok! tu te débrouilles pas mal niveau self-défense, tu prends des cours? interrogea le jeune homme pour changer de sujet.
-Non, mais je fais du karaté.
-Ah oui c'est sûr ça aide, moi aussi j'en fait d'ailleurs, on est peut-être dans le même cours?
-Je ne sais pas, sourit Nélia.
-En tout cas si l'autre andouille nous tombe dessus à la sortie d'une ruelle il ne fera pas long feu...
-Ah tu as entendu ce qu'il a dit, fit la jeune fille a la fois anxieuse et soulagée.
-Oui, mais t'inquiètes c'est le genre de gars qui ne se déplace qu'en bande et qui une fois seul se transfor me en adorable toutou.
Nélia ne répliqua pas mais elle était inquiète. Provoquer Alexandre Taylor n'était pas vraiment recommandé. Seule contre lui elle n'était déjà pas sûre de faire la poids alors seule contre dix que se passerait-il? Cette pensée avait dut traverser Armand car il accéléra le pas pour mettre plus de distance entre eux et le caid.
Le reste de la journée de déroula sans autre incident. A 17h00 Nélia et ses amis sortirent du collège, Athanaé et Mégara se dirigèrent vers l'arrêt des cars tandis que les autres prenaient la direction de la ville. Plusieurs fois ils se retournèrent avec l'impression d'être suivis mais ce devait être leur imagination car ils arrivèrent sans emcombres devant la luxueuse villa de Nathan (et du coup d'Armand).
-Bon...A plus tard alors, lança Nélia peut rassurée
-Ouais à demain. Fais attention quand même, lui conseilla Nathan.
Armand se contenta de lui adresser un sourire crispé.
La jeune fille s'éloigna de la maison des garçons et s'enfonça dans les profondeurs de la ville. Elle n'habitait pas très loin de chez les garçons mais le chemin du retour lui pris plus du temps qu'à l'habitude car elle évitait à tout prix les rues trop sombres. A un moment une ombre passa, lui arrachant un cri mais ce n'était qu'un chat. Vers 17h20 elle atteint enfin le portail de sa maison. C'était une grande bâtisse aux murs légèrement bleutés qui s'étiraient sur trois étages. Quelques marches de pierres menaientà une imposante porte en bois de chêne. Un jardin coloré s'étendait devant la maison, il était calme et apaisant. Lorsque Nélia était à l'ombre de ses arbres elle oubliait le bruit stressant de la ville. Elle se sentait en sécurité dès qu'elle franchissait le portail en fer forgé.
Elle entra et faillit rentrer dans sa mère, Elsa. Ses cheveux châtains qui bouclaient sur ses épaules étaient désordonnés, comme à leurs habitude. Ses yeux verts émeraude se posèrent sur Nélia.
-Où étais-tu passée? s'affola-t-elle.
-Ben, j'ai pris un chemin plus long pour revenir. J'ai seulement dix minutes de retard, maman.
-Mais en dix minutes il aurait put t'arriver n'importe quoi! s'exclama sa mère au bord de l'hystérie.
Nélia pensa avec angoisse à Alexandre.
-T'es complétement parano...
Sa mère se calma un peu.
-Bon tu as sans doute raison. Ca s'est bien passé ta journée?
-Oui, oui, fit mollement la jeune fille.
-Tu n'as pas l'air dans ton assiète, remarqua Elsa.
Nélia soupira, il était impossible de cacher quelque-chose à sa mère.
-J'ai rencontré un garçon, commença-t-elle.
Sa mère s'assit en face d'elle subitement intérressée.
-Et alors?
-Ben...Je sais pas, il est plutôt mignon mais...
-Ah ah!
-Maman! protesta Nélia.
-D'accord, je me tais, fit sa mère en levant les mains.
-Non mais enfait il est comme moi...
Sa mère la fixa comme si elle avait affaire à une attardée mentale :
-Euh...C'est à dire?
-Ben physiquement on dirait mon frère jumeau et mentalement ben...Je sais pas...Il est assez réservé, tu sais ses parents on étaient enlevé, et puis il fait du karaté comme moi, si ça se trouve on est dans le même cours, et j'adore quand il sourit parce-que...
-STOP!! Nélia tes histoires de coeur tu peux m'en parler mais pas maintenant parce-que je sens que ça va prendre un trééés long moment, dit Elsa avec un sourire espiègle.
-Quelles histoires de coeur? C'est pas parce-que je parle un peu d'un garçon que je suis amoureuse de lui.
-T'en parles pas un peu tu délires total dessus là...
-Ah bon?
Sa mère étouffa un rire :
-Bienvenue sur la planète ados, ma chérie.
Nélia grimaça :
-Je n'aime pas ça du tout et mon adolescence je suis sensée être en plein dedans, là.
-Mais c'est le cas, ma chérie, c'est le cas...Bon allez, montes dans ta chambre faire tes devoirs!
-Rabat-joie, grogna Nélia en s'exécutant.
*****
-A table, les garçons! cria Lise Bourjoi, une jeune femme brune, aux yeux de biche et aux rondeurs attirantes.
Nathan arriva torse nu, ses cheveux trempés plaqués contre son visage, Armand sur ses talons, les mains enfoncées dans les poches de son jean.
-Nathan tu es gentil, tu vas mettre un tee-shirt, gronda la mère du garçon.
-Mais mamaaaaan, rala le jeune adolescent.
-Va mettre un tee-shirt, tout de suite! ordonna Lise.
Nathan parti en ronchonnant sous le regard amusé de son ami.
-Tu viens manger mon grand? se radoucit Lise à l'adresse d'Armand.
Ce dernier hocha la tête et tira une chaise pour s'asseoir dans un coin de la table. Il baissa la tête les yeux rivés sur son assiette jusqu'à la fin du repas.
-Il est où papa? questionna Nathan.
Lise soupira :
-Encore en réunion je ne sais où...
-Ah...Et ça le gênerait de passer au moins UN repas avec nous?
-Nathan, ne commences pas je t'en prie.
Armand se leva brusquement de table.
-Où vas-tu mon grand? demanda la mère, soudain inquiète d'avoir blessé le jeune homme.
-Dans la chambre de Nathan, chuchota il d'une voix brisée.
"La chambre de Nathan" était désormais aussi la sienne mais l'adolescent ne s'était toujours pas accoutumé à la luxueuse maison des Bourjoi. Il se laissa tomber sur le lit qui lui était réservé et respira un grand coup tentant de refouler ses larmes. Il ferma les yeux et le visage de ses parents, Hadia et Mike, apparurent clairs et nets.
-Il faut que j'aille les chercher, murmura le garçon.
Nathan, qui se tenait discrètement dans l'embrasure de la porte fronça les sourcils.
-Tu comptes vraiment y aller ?
Armand sursauta, puis eut un mince sourire.
-Oui, parce-que personne ne les retrouvera.
-Ne t'inquiètes pas, de nos jours la police est efficace, tu verras d'ici quelques jours ils les auront au moins localisés.
-Ils ne peuvent pas, affirma Armand.
-Et pourquoi je te prie?
-Parce-qu'ils sont dans un endroit sûrement inconnu pour les trois quarts de cette planète.
-...Attends...Tu es entrain de me dire que tu sais où ils sont? Pourquoi tu ne l'as pas dis au policiers qui t'ont interrogé?
Il s'assit à côté de son ami, sur le lit. Armand soupira et se releva sur un coude.
-Parce-qu'il ne m'aurait pas cru. C'est tellement...Incroyable...
-Racontes, souffla Nathan au comble de la curiosité.
-Jures-moi d'abord que tu ne raconteras cette histoire à personne en qui tu n'as pas confiance. Et surtout que tu ne me prendras pas pour un évadé d'asile, ok?
-T'inquiètes, je sais que tu as toute ta tête, vieux.
Armand poussa un profond soupir.
Bon, commençons par le commencement. As-tu déjà entendu parler de l'Atlantide?
-Oui, plusieurs légendes existent sur cette cité perdue ou inexistante. Pour ne rien te cacher, je suis persuadé que l'Atlantide a existée.
Armand se passa la main dans les cheveux, les ébouriffants légèrement.
-Et tu n'as pas tort! Cette "cité" serait enfait une véritable planète. Elle se situerait non pas sous les eaux comme certains l'affirment mais sous les glaciers en Arctique. Il parait qu'il faudrait de la magie pour y accéder.
-Quel rapport avec tes parents?
-C'est sur Atlantide qu'il ont été emmenés, j'en suis certain. Les ravisseurs en ont parlé avant de se volatiliser.
-Mais comment peux-tu croire à cela? La magie ça n'existe pas!
Armand le regarda droit dans les yeux.
-Ca c'est ce que je pensais avant. Tu peux ne pas me croire, Nathan, mais moi je sais ce que j'ai vu et ce que j'ai fait et ça dépasse l'imaginaire des terriens. Fais-moi confiance s'il te plait, tu es le seul qui pourrait me croire.
Nathan le fixa longuement comme pour déceler une trace de folie ou de mensonge dans les yeux de cristal du garçon qui se tenait en face de lui. Il finit simplement par lâcher :
-Je te connais depuis peu mais je suis sûr d'une chose, tu dis la vérité...Et même si cela parait invraissemblable j'ai envie de te croire. Mais pour que je comprenne ton histoire il va falloir que tu m'expliques en détail l'enlèvemment de tes parents...
Coucou je vais peut-être mettre une "chronique". Elle s'appelle:
Chronique d'une adolescente
Voilà! Bisous<3